« Nous sommes souvent isolés dans notre travail quotidien, cette journée a permis des échanges précieux pour l’avenir de nos entreprises », résume Serge Viguier, président de l’UNT 34. « Animée par l’Union Nationale des Métiers des Services et de fabrication de l’Hérault – UNAMS 34, le moment a été constructif et convivial », confirme André Garcia, président de la FNAT 34. Même si ses organisateurs déplorent une mobilisation des collègues pas assez forte à leur goût, la journée Taxis et Territoire qui s’est déroulée ce samedi 28 novembre dernier à Mauguio a été un franc succès. Présentation de l’application Mon Taxi, intervention de Laurent Lasne, auteur du livre « Uber, la prédation en bande organisée » et partenariat solidaire avec l’Association française des familles pour le don d’organes – AFFDO : les taxis de l’Hérault ont partagé un moment intense.
Taxis 2.0
« La mise en œuvre de la loi Thévenoud demande une explication de texte, notamment la disposition sur l’Open data. À Montpellier, l’application Mon Taxi est partenaire depuis 3 ans. Elle compte déjà 152 affiliés sur le secteur qui ont servi plus de 20 000 courses depuis le 1er janvier 2015. Cette application, conçue en étroite collaboration entre les taxis et l’éditeur numérique pour la programmation, est d’une utilisation facile pour le client et pratique pour les chauffeurs. L’un des centraux radio-taxis de Montpellier nous a déjà rejoints ainsi que de nombreux confrères de l’aéroport ! Le coût du service n’est pas un obstacle car il équivaut à 1 € par jour. Les clients doivent être le point central de la stratégie de nos entreprises. La Mairie, l’Office du tourisme ainsi que les principaux acteurs de l’activité locale nous soutiennent dans cette initiative d’intérêt général », résume Serge Viguier. « Les pratiques de la clientèle évoluent rapidement et nous devons innover pour les satisfaire. Les touristes étrangers partagent de plus en plus leur taxi, les déplacements professionnels sont majoritairement réglés par une carte bancaire de société, dispensant les passagers de l’avance de frais », renchérit-il. « Avant Uber, nous avons connu la société Easy Take dont l’implantation a échoué faute de rentabilité. La multinationale ne s’est pas encore implantée mais nous devons nous méfier car notre clientèle d’étudiants est une de ses cibles privilégiées. »
Département pilote
Le département est également à la pointe de l’innovation sur le volet du transport de malades. « Cela fait deux ans que l’on y travaille ! L’association départementale des transports sanitaires – ADTS 34 regroupant des entreprises de taxis et d’ambulances du département existe juridiquement et, après avoir perdu un peu de temps dans la recherche de compatibilité entre les interfaces numériques, les premiers tests sont concluant pour un lancement au premier trimestre 2016. Cette organisation respecte le libre choix du patient qui pourra toujours indiquer s’il a, en fonction de sa prescription, un transporteur privilégié. À défaut, la course sera proposée aux membres de l’ADT 34 grâce à une application smartphone », explique André Garcia. « Tous les taxis conventionnés pourront faire partie de ce tour de rôle en fonction du territoire de santé défini par les ARS, agences régionales de santé. Pour l’instant, il concerne le centre hospitalier régional universitaire de Montpellier et les taxis du département mais boostée par la technologie, la profession s’organise ! » Une innovation remarquée par le ministère de la Santé qui a reçu les responsables du CHRU et demandé à réunir prochainement l’ensemble des acteurs de l’initiative.
HM