Demander aux automobilistes de changer radicalement de carburation, alors qu’on les a incités à rouler diesel pendant des dizaines d’années, est l’un des nouveaux enjeux pour la protection du climat. Premiers à pâtir de l’exposition aux particules fines libérées par les moteurs Diesel, les taxis du monde entier semblent avoir anticipé les décisions gouvernementales et s’afficher comme précurseurs des véhicules propres.
Une question de santé
Durant des dizaines d’années, l’État français a encouragé les automobilistes à rouler au gazole grâce à une taxation artificiellement basse sur ce carburant. Résultat : les moteurs Diesel équipent près de 60 % du parc automobile aujourd’hui, contre à peine plus du quart en 1995. Les constructeurs ont surenchéri en proposant leurs modèles « au prix de l’essence ». Conséquence : « La pollution, je n’ai pas besoin d’attendre Airparif pour connaître son niveau. J’habite à Meaux et lorsque j’arrive Porte de la Chapelle, je le sens et ma gorge pique pendant les premières heures de service », avoue Marc, 20 ans de taxi parisien. Aujourd’hui, la fin du diesel semble, au moins fiscalement, programmée et même si d’un point de vue écologique, les Diesel sont de meilleurs élèves que les moteurs à essence en matière d’émission de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre, leurs rejets étouffent les agglomérations à la circulation congestionnée.
Pour un monde plus vert
Qu’ils soient de France ou d’ailleurs, les taxis n’ont pas attendu la COP21 pour se mettre au vert ! En témoignent les déclarations de Yann Ricordel, directeur général des Taxis Bleus dont la flotte de chauffeurs affiliés comporte près de 20 % de véhicules à faible émission sous le label Taxis Verts : « Les taxis, comme complément des transports publics et des modes de déplacement doux, jouent un rôle essentiel dans la politique en faveur du climat. Certains pays sont déjà en avance dans ce domaine, en disposant de nombreux taxis électriques en circulation : Pays-Bas, pays scandinaves, Chine… et même bientôt Londres, Montréal et New York. » NV200 et Leaf pour Nissan, Tesla Model S, e6 pour le chinois BYD… « C’est dans cette optique que nous lancerons prochainement l’initiative taxis4smartcities.org […] 13 compagnies de taxis ont déjà rejoint le mouvement, représentant 11 pays et près de 85 000 taxis. En France, Taxis Bleus, Alpha Taxis et Taxis G7 sont signataires de l’engagement », ajoute-t-il.
Paris se distingue
«Taxis G7 dispose de la première flotte européenne de taxis hybrides et électriques», valorise la plateforme de réservation de taxis à l’occasion de la COP21. Avec 30 % de ses véhicules équipés en hybrides et plus de 30 % des chauffeurs affiliés roulant (en Toyota Prius, Lexus, Mercedes Classe E, Tesla S,…) pour son service GreenCab, Taxis G7 a décidé de célébrer l’événement. Du 4 au 10 décembre prochain, trois taxis hybrides entièrement recouverts de gazon (!) et surnommées Greeny sillonneront les rues de la capitale afin de proposer des trajets totalement gratuits aux Parisiens. Curiosités sur la voie publique, un grand jeu concours récompensera l’auteur de la photo la plus originale postée sur les réseaux sociaux de la société, qui gagnera un an de courses. Une initiative rafraîchissante qui risque de faire tousser la concurrence !
LT (propos recueillis HM)
La Greeny de Taxis G7 sillonera les rues de Paris du 4 au 10 décembre.