Alors que les réflexions sur la formation et la qualification des VTC en sont au point mort, la refonte du certificat de capacité professionnelle de conducteur de taxi pourrait bien constituer une chance pour l’activité de taxi. La concurrence a changé, les clients ont changé, l’époque a changé. Il faut impérativement répondre aujourd’hui aux conditions du transport de personnes et permettre aux taxis d’exercer leur métier, tout simplement : tenir compte de la saisonnalité de l’activité sur certains territoires, augmenter la mobilité des chauffeurs en facilitant leur changement de département…
Une réforme nécessaire
Renforcer l’attractivité des taxis, c’est bien. Mais envers qui ? D’abord la clientèle et les taxis prouvent qu’ils ne restent pas les deux pieds dans le même sabot, notamment en multipliant les moyens de se rapprocher des nouveaux modes de consommation. Il ne faudrait pas cependant oublier l’accès à la profession car lorsque l’on pose la question aux VTC sur ce qui les a poussés à choisir le côté obscur de la Force, ce ne sont ni le prix de la licence, ni les contraintes réglementaires ou d’équipement qui les ont rebutés : la première réponse est « la formation ». Son coût, mais surtout sa durée !
Un calendrier chargé
7 octobre, 27 octobre, 4 novembre : les réunions entre les pouvoirs publics et les organisations professionnelles se succèdent à marche forcée avec, comme objectif, une mise place des nouvelles modalités d’examen au premier janvier 2017. Bonne nouvelle, tous soulignent l’excellent climat collaboratif qui règnent entre les différents interlocuteurs. Parmi les sujets qui sont ou seront abordés et qui, nul doute, feront l’objet de débats animés, des évaluations plus justes et plus fines du niveau des formateurs, afin d’éviter l’apparition d’organismes de formation aux visées purement mercantiles et sans véritable expertise dans le domaine ; la distinction, dès l’examen, entre salariés et artisans afin d’adapter les épreuves, notamment celle de gestion, aux besoins réels de la profession ; enfin, « externaliser » l’organisation de l’examen auprès des Chambres des métiers et de l’artisanat.
Nouvelles modalités d’examen
Passer de 4 UV à 2 UV, c’est simplifier l’examen sans remettre en cause l’exigence de qualité, avec une première UV à valeur nationale dont le passage se déroulerait sur un modèle unique sur tout le territoire. L’agrément des écoles de formation et le choix des sujets sur lesquels plancheront les candidats resteront l’apanage des préfectures et donc de la puissance publique, tandis que l’organisation des examens sera confiée aux chambres de métiers et de l’artisanat. Un choix qui soulagera les représentants locaux du ministère de tutelle. La dictée, épreuve redoutable, serait supprimée au profit d’un commentaire de texte. Pas sûr que les candidats y gagnent au change. Quant à l’anglais, il fera son apparition dans une version basique et fonctionnelle. Reste à espérer que la fréquence des sessions d’examen et les lenteurs du processus de formation ne constituent pas un frein supplémentaire à la délivrance des diplômes, le métier de taxi assumant une fonction essentielle d’intégration professionnelle et de reconversion pour des futurs chauffeurs qui ont souvent besoin de rapidement prendre le volant.
LT