Taxis unis contre le travail dissimulé

À l’issue de la réunion intersyndicale des taxis et en réponse à leur ultimatum, le Premier ministre a annoncé sa décision de saisir la délégation interministérielle de lutte contre le travail illégal « pour organiser toutes voies de recours contre les chauffeurs et utilisateurs de l’application UberPOP ou Heetch ». Écartant dans l’immédiat le projet d’une manifestation nationale, les organisations professionnelles représentatives du secteur – CFDT, CGT, CST, FO, FNAT-UDTP, FNDT, FNTI, GESCOP, SDCTP, SUD, UNIT, UNT et UTP – ne semblent pas pour autant décidées à rester les bras croisés.

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Impatience
La récente rixe entre taxis et chauffeurs UberPOP à Bordeaux témoigne une nouvelle fois de la dégradation du climat social dans le secteur. Malgré les efforts du gouvernement, la procédure pénale engagée contre UberPOP par la DGCCRF et les 350 (!) poursuites judiciaires intentées par les forces de police, les manœuvres dilatoires de la multinationale continuent de mettre à mal l’activité des taxis. Excédés par des provocations quotidiennes et la chute de leur chiffre d’affaires, de nombreux chauffeurs et leurs organisations professionnelles tentent de contenir le développement de cette concurrence illégale malgré un temps judiciaire et législatif qui leur est peu favorable.
Mobilisation générale
« C’est la première fois dans l’histoire du taxi que toutes les organisations professionnelles travaillent ensemble pour défendre la profession », souligne Pascal Wilder, secrétaire général de la FNTI. « Nous allons conduire des actions juridiques, d’information ainsi que de terrain. À Lyon, nous avons investi, ce mardi, l’accueil de l’immeuble du siège d’Uber Lyon puis été reçus à la préfecture. Cette opération coup de poing devrait être prochainement relayée par les taxis de Bordeaux et de Paris ! » Par ailleurs, « le SATE 91 affilié à la FNDT a d’ores et déjà attaqué le décret d’application de la loi du 1er octobre 2014 concernant l’obligation d’équipement des taxis d’un terminal de paiement », annonce Didier Hogrel, président de la FNDT. « Même si nous sommes favorables au développement des supports de paiements dématérialisés, nous ne pouvons cautionner le caractère obligatoire au détriment des seuls taxis. Cette disposition n’est pas justifiée pour toutes les voitures et nous soumet sans négociation aux établissements bancaires ! »
Open data & TAP
Mais la lutte contre la concurrence déloyale n’est pas le seul front que les taxis surveillent de près. Lundi 27 avril, le secrétariat général pour la Modernisation de l’Action Publique et le ministère de l’Intérieur ont présenté le projet de la mission « open data des taxis » conformément à la loi du 1er octobre 2014. Créant un registre national d’identification et de disponibilité des taxis ainsi qu’un « registre d’open data des taxis, à des fins d’analyses statistiques publiques et privées et ne permettant pas la ré-identification des individus », le gouvernement affirme sa volonté de « créer des services innovants capables de rivaliser avec ceux d’Uber », ont commenté les médias. Un projet accueilli avec circonspection, d’autant que la proposition de loi relative à l’organisation du transport des patients présentée par le député Pierre Morange propose l’équipement des VSL et des taxis « d’un dispositif de géolocalisation installé à leurs frais » afin de renforcer le contrôle sur les dépenses de transport de patients.

HM

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