Paris : Haro sur le diesel

À Paris, Anne Hidalgo n’y va pas avec le dos de la cuillère. Elle qui déclarait vouloir « éradiquer le diesel à Paris » lance un plan antipollution – ambitieux, ou irréaliste, selon les goûts. S’inscrivant dans la continuité de la politique de son prédécesseur, Bertrand Delanoë, la maire de Paris a présenté le 9 février au Conseil de Paris son Plan de lutte contre la pollution liée au trafic routier. Soucieuse de la santé publique de ses administrés, elle déclare sans ambages : « Paris ne peut pas attendre que tout le monde bouge pour avancer. »
Le diesel, mais pas que
En réalité, le projet Paris va bien au-delà des diesels et concerne tous les véhicules – des deux-roues aux poids lourds en passant par les véhicules particuliers et les utilitaires légers – qui ne répondent pas, ou ne répondront bientôt plus aux normes antipollution. Pour ce faire, la municipalité utilise une classification allant d’une étoile à quatre étoiles, du plus polluant au plus écologiquement correct. Pour les VP, la classe 1 étoile concerne les véhicules essence et diesel immatriculés avant le 1er janvier 1997 et répondant à la norme Euro 1, la classe 4 étoiles ceux immatriculés avant le 1er janvier 2011 et répondant à la norme Euro 4. Un calendrier sur 5 ans, de 2015 à 2020, sera mis en place pour signifier les interdictions de circulation aux différentes catégories.
Autocars dans le collimateur
Les premières mesures du plan antipollution devraient prendre effet dès le 1er juillet de cette année et les premiers visés sont les autocaristes. Après avoir dû adapter leurs véhicules aux normes de sécurité européennes (au 1er septembre 2015, l’ensemble du parc devra être équipé de ceintures de sécurité), voilà maintenant qu’ils doivent passer aux carburations propres. En pratique, ils seront interdits de circulation de 8 h à 20 h, week-end compris, de même que les poids lourds et bus 1 étoile. Dès le 1er janvier 2016, cette interdiction sera permanente et s’étendra à tous les véhicules 1 étoile. Livreurs, commerçants, artisans, petits entrepreneurs pourront bénéficier d’aides spécifiques pour remplacer leur « vieux » véhicule thermique par un véhicule « propre », c’est-à-dire électrique ou roulant au gaz naturel, aides qui pourront s’ajouter aux dispositifs déjà prévus par l’État.
Et les taxis ?
Soyons clairs, les professionnels parisiens n’ont pas grand souci à se faire. Hormis les détenteurs de plus de 10 véhicules qui pourraient être contraints de consacrer 10 % de leur flotte à des véhicules « propres » – en vertu de l’amendement Plisson sur la loi de transition énergétique –, les artisans de la capitale peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Eux qui n’ont pas le droit de rouler avec un véhicule de plus de sept ans (trois ans et demi pour ceux fonctionnant en doublage) circuleront tous en 2020 avec des voitures aux normes Euro 5. Or, selon le calendrier établi par la mairie de Paris, les derniers véhicules à se voir refuser le droit de cité en 2020 seront ceux classés 4 étoiles, soit des véhicules répondant aux normes Euro 4 et immatriculés avant le 1er janvier 2011… Par ailleurs, on est en droit de penser que d’ici cinq ans, avec la succession d’élections que va traverser le pays – départementales et régionales cette année, présidentielle en 2017 et municipales… en 2020, justement –, la maire de Paris aura largement le temps de revoir sa copie au gré des humeurs de ses administrés.

LT

Ville de Paris
http://bit.ly/presse_paris
http://bit.ly/pollution_paris
Classification des véhicules :
Priorit’Air – http://bit.ly/priorit_air

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