Uber : sous le masque du partage collaboratif

À l’heure où l’Union européenne fait mine de découvrir les effets destructeurs de « l’optimisation fiscale », exploitée par les géants de l’économie internationale – Apple, Amazon… –, un entrepreneur français, Pierre Peyrard, fervent partisan de la libre entreprise, continue son combat contre Uber – autre spécialiste de l’optimisation fiscale – et lève un nouveau lièvre : la dissimulation de revenus.

Pierre Peyrard, Directeur Général de Taxiloc, Paris, 03.06.2014 Pierre Peyrard, directeur de Taxiloc et spécialiste en géolocalisation

Un système bien rôdé
Grâce à un document produit par la CGT Taxis du Rhône, Pierre Peyrard apporte la preuve qu’un chauffeur UberPOP pourrait percevoir sa rémunération sur un compte domicilié à l’étranger en publiant le fac-simile d’un courriel de la société Uber. « Sur cent euros de valeur produite en France pour l’activité de transport proposée, vingt partent aux Pays-Bas et échappent à l’impôt (pour atterrir dans les coffres d’un paradis fiscal d’après BFM Business). Les quatre-vingts restant partent sur le compte tunisien du chauffeur, pour autant déclarant être inscrit aux ASSEDIC en France, qui continue donc d’être indemnisé, encouragé ainsi par le truchement de la dissimulation partielle ou totale de ses revenus à maintenir son inactivité rémunérée par la collectivité. Édifiant, écœurant, révoltant », s’indigne Pierre Peyrard. Ladite société a aussitôt fait paraître un démenti signé par le PDG d’Uber Paris. Un nouvel aveu de faiblesse pour la firme, alors qu’à travers le monde, elle fait face à de nombreux scandales ?
À visage découvert
Pierre Peyrard annonce d’emblée la couleur. Oui, il dirige une société de mise en relation taxi et oui, il défend le principe d’une concurrence loyale et équitable. Ce qui ne semble pas être le cas de ses adversaires qui use d’arguties juridiques – questions prioritaires de constitutionnalité devant le tribunal de commerce, saisine de la Commission européenne – ou qui lui répondent par blog interposé en se dissimulant derrière des pseudonyme « Je prends toujours la responsabilité pour ma part des propos que je rapporte en les signant sous ma propre identité », rétorque Pierre Peyrard, déclarant par ailleurs : « J’ai la conviction que la concurrence est saine, mais qu’il n’y a pas de concurrence saine sans cadre légal respecté par TOUS les acteurs du marché. J’ai également la conviction qu’un marché sain du transport public de personnes repose sur la juste rémunération des chauffeurs et non leur précarisation, ou le travail dissimulé et le recours au travail dissimulé pénalement puni par la loi. »
Pétition contre pétition
Qu’à cela ne tienne, Uber en appelle à la solidarité et lance une pétition de soutien – #ouiPOP – à destination de ses 160 000 utilisateurs déclarés pour lutter contre les attaques auxquelles la société doit faire face… ! Pierre Peyrard réplique derechef en lançant une « contre-pétition » baptisée… #nonPOP – dans laquelle il demande « l’arrêt définitif du service UberPop au motif qu’il est potentiellement gravement fauteur de troubles à l’ordre économique et social, en France comme partout ailleurs en Europe où ce service est susceptible d’être proposé. » Il y rappelle par ailleurs que le système UberPOP « échappe à tout contrôle, notamment en matière fiscale, tant du côté de ce commissionnaire d’un genre nouveau que de celui du chauffeur dès lors qu’il perçoit ses revenus sur un compte « offshore ». » Gageons que la bataille n’en restera pas là et qu’au moment même où nous écrivons ces lignes, de nouveaux rebondissements sont à prévoir.

LT

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