« Mobilisation pour la défense de nos stations. Mardi 9 décembre 2014, rassemblement à l’Hôtel de Ville dès 13 h 00 » appellent la CFDT, la CGT, le CST, FO et le SDCTP dans leurs tracts diffusés depuis la semaine dernière, concrétisant leur courrier adressé à Madame la Maire de Paris, lundi 24 novembre dernier. Il faut dire que la coupe est pleine pour les taxis parisiens qui dénoncent la destruction du réseau de bornes d’appel, l’occupation illégale de leurs stations et des couloirs de bus ainsi que la transformation des gares parisiennes en zones de non-droit.
Déshabillage en catimini
« Le taxi est un service au public qui doit rester accessible à tous ! Démonter les bornes d’appel revient à obliger les clients à passer par les services d’un intermédiaire pour pouvoir être mis en relation avec un véhicule, ce qui entraîne par définition un surcoût sur le prix du déplacement ! Surcoût d’autant plus inutile que chaque taxi s’acquitte annuellement d’une taxe de stationnement soit-disant utilisée pour entretenir nos stations ! » dénonce Nordine Dahmane, secrétaire général FO-UNCP. Depuis le début novembre les chauffeurs ont remarqué le démontage des bornes d’appel installées sur leur réseau de stations mais c’est le « silence méprisant » dont ont témoigné la Mairie et ses services qui a mis le feu aux poudres.
Gares de non-droit
« Dans certaines stations importantes – Gambetta, Victor Hugo, La Muette, Nation, etc. –, les appels sur la borne pouvaient représenter 1/3 des courses. Encore une perte substantielle pour les taxis ! » déplore Francis, taxi parisien, qui a contacté notre web journal pour dénoncer la situation. Pourtant la disparition des bornes n’est pas le seul préjudice auquel doivent faire face les taxis dans leur maraude quotidienne au service de la clientèle. « Encore une fois, malgré les nombreuses alertes de nos organisations ces dernières années, nous ne constatons pas de changements [dans l’accueil de nos clients dans les gares parisiennes] : les passagers des trains arrivant dans les gares parisiennes (gares de Lyon et du Nord essentiellement) sont harcelés par des racoleurs qui leurs proposent des offres de transport dans l’illégalité totale », relève l’intersyndicale.
Absence de politique cohérente
Alors que l’application municipale fait un flop du côté des clients comme de celui des chauffeurs, les taxis demandent à être associés au développement de leurs services dans la capitale. « L’intersyndicale sera reçue le 5 décembre prochain par l’adjoint au Maire chargé des transports ainsi que des responsables de la Mairie. Nous sommes obligés d’interpeller la municipalité sur les réseaux sociaux et montrer notre détermination à manifester pour qu’elle daigne nous recevoir », annonce Nourddine Dahmane. « La manifestation du 9 décembre sera maintenue jusqu’à l’issue de la réunion car le remplacement des bornes est une condition sine qua non ! Nous exigerons un engagement écrit de la part de la municipalité. La technologie propose aujourd’hui des modèles très performants et qui pourraient sortir de l’ornière l’application Paris Taxis ». Comment ne pas faire écho à l’interrogation du responsable syndical qui rajoute : « À qui profite le crime ? »
HM