VTC : la mare aux crocodiles

Depuis le début du bras de fer taxis/VTC, la lutte se déploie sur le terrain médiatique aussi bien que juridique. Après avoir fait front contre les taxis, les sociétés d’application smartphone semblent changer de stratégie en désignant un ennemi commun : Uber. Par ailleurs, le montage entrepreneurial proposé par la multinationale est désormais remis en cause. Serait-ce pas l’arbre qui cache la forêt ?

vtc gare du nord petit
Bouc émissaire ?
La belle solidarité des applications smartphone pour VTC à laquelle on avait assisté lors de la mission Thévenoud est en train de voler en éclats. Début octobre, trois sociétés de mise en relation de VTC – LeCab, Greentomatocars et Transdev Shuttle France – ont assigné en référé la société Uber et son service UberPop devant le tribunal de commerce de Paris pour concurrence déloyale. Il s’agit pour elles de faire cesser le service au motif du non-respect des nouvelles dispositions de formation des chauffeurs instaurées par la loi n°2014-1104 en vigueur depuis le 1er octobre 2014. « Uber examine les implications juridiques de la décision du 16 octobre 2014 sur la publicité et la promotion de la solution de transport entre particuliers UberPop. Le Tribunal a relaxé Uber au titre de deux des trois chefs d’accusation, et Uber fera appel du reste de la décision.
À ce stade, Uber continue de proposer sa solution UberPop en France et demeure déterminée à promouvoir des alternatives innovantes, abordables et sûres pour répondre aux besoins de la mobilité urbaine », rétorque la société californienne tout en lançant une nouvelle levée de fonds pour accroître ses milliards.
Crédits toxiques ?
En attendant le 21 novembre prochain, date à laquelle le tribunal de commerce de Paris se prononcera, Uber fait polémique concernant les prêts à l’achat de véhicule accordés à ses collaborateurs. Dénoncées comme les nouveaux « subprimes », les facilités d’acquisition octroyées par la société de mise en relation à tout aspirant chauffeur de VTC entraîneraient les collaborateurs de l’application dans une spirale de surendettement. Le mécanisme semble classique : pour être chauffeur, il faut une voiture. En recherche d’emploi et précaire, vous ne possédez pas de berline de luxe ? Uber et ses partenaires vous propose des solutions peu onéreuses et vous promettent un très bel avenir. « À en croire Uber », note le journal Les Inrockuptibles dans sa version web*, « rembourser son prêt automobile est très simple, puisqu’une somme est directement déduite de la rémunération des chauffeurs. Seul problème : les dites rémunérations n’atteignent pas des sommets […] En outre, les tarifs d’Uber ainsi que la part que s’attribue l’entreprise sur chaque course fluctuent énormément. » La réalité du transport de personne rattraperait-elle le virtuel des « applicateurs » et de leurs chauffeurs ? Pendant ce temps, certains clients prennent la mesure de la situation, telle cette jeune Américaine de Baltimore qui a ému les réseaux sociaux après avoir constaté que chacune des minutes de son retour à la maison dans un taxi Uber après sa fête d’Halloween lui avait coûté près de 18 $ car le tarif ce soir-là était neuf fois plus élevé qu’à l’habitude !

HM
*lire l’article des Inrocks : http://bit.ly/14lApbt

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