Rentrée anticipée, une opportunité ?

Comme pour les écoliers qui ont réussi à sauver leurs mercredis, la rentrée parlementaire a été avancée. En effet, par un décret du 4 août dernier, le Parlement a été convoqué plus tôt que prévu par le président de la République. Les députés seront de retour le 9 septembre prochain pour une session extraordinaire dont l’ordre du jour prévoit, outre l’examen de quatre projets de loi portant sur des thèmes fondamentaux (vieillissement, terrorisme, fiscalité internationale et agriculture), la désormais célèbre « loi Thévenoud », le mercredi 10. Après sa modification par le Sénat le 23 juillet dernier, cette proposition devait être renvoyée pour examen à la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale. Mais, un coup d’accélérateur a propulsé les taxis en tête de liste des dossiers urgents. « Alors qu’un compromis presque équilibré avait été trouvé en première lecture à l’Assemblée nationale, l’ensemble des syndicats de taxis est aujourd’hui extrêmement préoccupé par les amendements adoptés par le Sénat […], ainsi que par l’interruption soudaine du gel des immatriculations de VTC révélée aux cours des débats. Sous l’apparence et le prétexte du compromis, ces amendements autorisent le stationnement des VTC sur la voie publique, aux gares et aéroports en dehors de toutes réservations. Comme les VTC l’avaient déjà annoncé dans le passé, tout détenteur de smartphone sera instantanément considéré comme étant sous « contrat avec un client final », et les VTC continueront à utiliser un justificatif de réservation futur pour stationner toute la journée aux aéroports et dans les gares. Le nouveau texte est donc plus laxiste que la loi de 2009 aujourd’hui en vigueur, qui interdit le stationnement sur la voie publique sans réservation préalable. » Dans le tumulte des mécontentements, le Premier ministre saura-t-il entendre les inquiétudes des organisations professionnelles FFTP, FNAT, FNDT, FNTI, GESCOP, SUD, UDTP, UNIT, UNT et UTP ? Libéralisation des professions réglementées, assouplissement des règles sur le travail dominical, abandon des 35 heures… : le gouvernement s’affiche réformiste mais, dans un contexte économique de plus en plus difficile, ne s’accordera-t-il pas quelques sacrifices pour prévenir un big bang social ? Pourra-t-il résister à l’opportunité médiatique d’instrumentaliser les taxis pour les servir en exemple à la société civile ?

Hélène Manceron

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