Loi taxis/VTC : Le TPE, si je veux !

Au risque de donner raison à leurs concurrents et à leurs détracteurs, les taxis s’opposent à l’amendement des sénateurs, déposé le 23 juillet dernier, qui rend obligatoire l’équipement en terminaux de paiement électronique – TPE – dans le projet de loi relatif aux taxis et aux VTC actuellement en cours de discussion. Loin de refuser d’embarquer une technologie de plus dans leurs véhicules, ils dénoncent l’accroissement des charges bancaires qui accablent déjà leurs entreprises.
Taxi CB
Benoît Calendrier est taxi à Poitiers et l’équipement de son véhicule d’un terminal de carte bancaire est le fer de lance de sa communication. « Travaillant de nuit et n’accordant que très peu de confiance dans les paiements par chèque, je me suis équipé lorsque j’ai raté une course Poitiers/La Rochelle pour près de 300 € ! » Depuis, il a investi dans un terminal de paiement par carte bancaire. Samir, lui, est locataire d’un taxi parisien : « Le terminal de paiement me permet de prendre toutes les courses qui se présentent et, accompagnées d’un sourire, les pourboires compensent le coût des commissions ! » Nombreux sont les témoignages de chauffeurs satisfaits de s’être équipés d’un TPE. Ils l’assimilent au lecteur de carte Vitale indispensable à ceux qui assurent le transport de malades, ou au paiement en compte lorsqu’ils collaborent à un central radio.
Équipement volontaire
« L’équipement en terminaux de paiement est un faux débat ! », recadre Didier Hogrel, président de la FNDT. « Nous ne pouvons qu’être favorables au développement des services proposés par les taxis mais le caractère obligatoire qu’instaure l’amendement des sénateurs n’est pas équitable. Nous dénonçons la stratégie politicienne utilisée pour nous imposer cet équipement. » En effet, après avoir fait l’objet d’échanges lors de la mission de concertation du député Thévenoud, le sujet n’avait pas été intégré à la version de la proposition de loi présentée à l’Assemblée nationale car il ne nécessitait pas de dispositions réglementaires. Et c’est avec surprise que les taxis et leurs organisations professionnelles ont pu prendre connaissance de cette mesure au sortir du texte après sa discussion au Sénat.
Business bancaire
« Nous reprochons également à l’article du projet de loi sa rédaction car les termes choisis ne laissent pas la place aux nouvelles solutions de paiement, notamment par smartphone. Nous ne pourrons pas accepter d’obligation en la matière tant les commissions et la location des terminaux restent coûteux et leur intérêt discutable selon l’activité de nos entreprises. », précise Didier Hogrel. Dans son rapport de 2012 sur « L’avenir des moyens de paiement en France », la Banque de France, quant à elle, invite notamment à « développer les paiements par carte de petits montants, notamment dans le commerce de proximité ». Une préoccupation des établissements bancaires tout à fait compréhensible car les paiements par cartes et virements enregistraient, en 2012, un produit net de 3,3 milliards d’euros tandis que les paiements en espèces et par chèques représentaient une charge de 5,1 milliards d’euros. Et l’utilisation des paiements dématérialisés n’a, depuis, cessé d’augmenter !

HM

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