L’été 2014 bat son plein sur fond de drames internationaux et ponctué de violents orages hexagonaux. Chaque trêve paraît aussi fragile que les ailes d’un papillon. Du côté des taxis, le conflit avec les sociétés d’application smartphone pour VTC continue à faire rage : auprès des clients, où les quartiers chics d’Île-de-France semblent un peu délaissés au profit des spots touristiques ; dans les rues, où pullulent les comportements illégaux de nombreux chauffeurs de VTC qui cherchent à tirer leur épingle du jeu dans un contexte économique difficile pour tout transporteur ; dans les médias, où des éditorialistes comme Franck Tanguy, chroniqueur péremptoire et dédaigneux à RMC, armé du pouvoir de son micro, insulte toute une profession comme on se chamaillerait avec un conducteur dans les embouteillages… Dans la sphère politique, enfin : si Thomas Thévenoud avait voulu, dans son rapport de concertation, réserver l’exclusivité de la maraude sur la voie publique aux taxis, il voit sa politique contrée au Sénat par un vote du projet de loi remettant en cause, notamment, l’obligation des VTC de stationner dans un garage une fois leur prestation effectuée, gares et aéroports compris !
Croissance en berne, taux de chômage record… Le gouvernement s’accorde un court répit avant de se retrouver le 18 août prochain pour une rentrée qui s’annonce déjà chargée. Commémorations de la Grande Guerre obligent, le Président de la République restera sur le pont. Se souviendra-t-il que le 1er août 1914, autobus, taxis et camions parisiens sont réquisitionnés par l’armée pour emmener renforts humains et matériels sur le front ? Se souviendra-t-il des mots de Jean Jaurès, artisan de la paix, dont le centenaire de son assassinat a été célébré cette semaine et qui soulignait dans son livre, Discours à la jeunesse, publié en 1903 : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques » ?
Espérons-le…
Hélène Manceron