« C’est cinq gugusses qui se battent pour leurs millions à venir contre 55 000 qui se battent pour leurs investissements passés ! Et je ne compte pas les patrons de grandes remises ! », résume, d’un froncement de sourcil dans son rétro, le chauffeur de taxi qui m’avait pris en charge et trouvait décidément sa cliente trop curieuse. Le conflit taxis/VTC ne serait donc pas une bagarre entre chauffeurs mais une bataille technologique d’où une poignée de start-up chercheraient à tirer leur épingle du jeu ? Dopées par le numérique, des entreprises d’un type nouveau arrivent sur le devant de la scène, sans pour autant être porteuses d’innovation. « L’économie collaborative est un secteur encore récent, mais dont le décollage fulgurant et le clonage dans des champs variés de l’économie en font un modèle à fort potentiel. Il s’agit d’un nouveau modèle de production et de consommation où l’usage prédomine sur la propriété et qui prend tout son sens à l’heure du web social », affirme le Labo de l’Économie sociale et solidaire (ESS), un club de réflexion présidé par Claude Alphandéry, ancien résistant, banquier et économiste. Que cherchent les consommateurs en délaissant les acteurs de l’économie traditionnelle au profit de ces offres ? « Près de la moitié des Français (48 %) pratiquent désormais la revente d’objets, le covoiturage, le troc ou encore la colocation, et à 63 % pour une raison d’économie financière, selon un sondage TNS Sofres pour le groupe La Poste […]. Le sondage pointe des considérations relatives au pouvoir d’achat : payer moins cher (63 %) ou trouver des « bons plans » et bonnes affaires (55 %) pousse les consommateurs vers cette nouvelle tendance. Mais les personnes qui pratiquent régulièrement la consommation « collaborative » mentionnent également des motivations touchant au caractère alternatif de ce mode de consommation : la possibilité de faire durer les objets, de leur donner une seconde vie (38 %), le fait que ce modèle de consommation soit meilleur pour la société (28 %) ou même le seul attrait pour un modèle différent (18 %) », rapportait Le Monde du 14 novembre dernier. Une nouvelle économie fondée sur le partage, la solidarité et le développement durable dans laquelle s’inscrivent des initiatives équitables. Un espoir précieux dans un contexte de crise économique tenace. Une volonté de fraternité qui peut malheureusement être instrumentalisée et réduite à un argument marketing. À grand renfort d’investissements spéculatifs, les clonages ratés de l’économie collaborative perturbent le développement de nombreuses activités. Mais, s’ils témoignent d’une volonté de changement, ils n’ont pas l’exclusivité de l’innovation numérique… ni celle du cœur !
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