Le taxi fait vendre ! Des communications téléphoniques, des déplacements en moto, en avion, en bateau… jusqu’aux services d’hôtesses et d’hôtes spécialisés. Comme si, accolé à un autre, le simple mot « taxi » suffisait pour en accroître comme par magie la valeur marketing. Pourtant, l’activité est strictement définie par une réglementation qui, certes, reste à parfaire, mais qui garantit d’ores et déjà aux consommateurs, grâce à la tutelle du ministère de l’Intérieur, un service identifiable et un recours efficace en cas d’insatisfaction. Juridiquement, l’utilisation inappropriée du terme peut être qualifiée par les tribunaux de publicité mensongère, mais cela n’empêche pas d’instrumentaliser leur fonction sociale. Dénigrer le service taxi est un sport dans lequel les start-up d’applications smartphones pour VTC sont devenues championnes à force de stratégie et coups médiatiques. Et si l’on demandait chauffeurs de VTC ce qu’ils pensent de la situation ? Quelles sont les conditions de travail de ces « heureux » membres de l’économie participative ? Les médias, pour le coup, se gardent bien d’apporter de l’objectivité au débat. Certains d’entre eux n’hésitent pas à s’emparer des perturbations de la circulation engendrées par les manifestations des taxis pour faire de l’audience, sans se soucier du désarroi des chauffeurs face à leur avenir. « Taxi » semble faire grimper les taux d’audience comme les bulletins météo fidélisent les téléspectateurs. Dans les salons parisiens, on s’échange des anecdotes de courses en taxi comme l’on croque une chips à l’apéritif, un moyen facile de briller à peu de frais, en oubliant les quelque 50 millions de courses sans histoire effectuées par les chauffeurs parisiens et au mépris du travail de chefs d’entreprise de proximité.
Le fossé entre communication et réalité peut parfois sembler vertigineux. S’il faut se méfier désormais des médias,
des blogueurs, des éditorialistes ou des économistes, il ne nous restera bientôt que l’ésotérisme… Pour honorer
le Nouvel an chinois qui vient à peine de débuter, Alion Yeo, célèbre maître feng shui de Hong Kong, qui déclarait à l’AFP : « Cette année est celle du cheval de bois, et le bois est très combustible. Il y aura profusion de scandales, conflits, explosions et violentes disputes. » Devrons-nous nous résoudre à faire confiance aux horoscopes ?
Hélène Manceron