Un an après la manifestation nationale qui avait rassemblé la profession et fait entendre au gouvernement les nécessités de cadrage de l’activité des VTC et d’abandon des appels d’offres pour le transport de malades, la mobilisation organisée ce lundi 13 janvier à l’initiative de la CGT, FO et de la CFDT ne semble avoir satisfait aucun des protagonistes. Exception faite, peut-être, des représentants des sociétés d’applications smartphone pour VTC qui ont sauté sur l’occasion pour assurer leur promotion.
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« Non seulement il y a de la place dans ce secteur, mais il y a surtout un manque », déclarait dans les médias Benjamin Cardoso, représentant de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR), qui renchérissait paisiblement en assurant au grand public que les VTC « ne sont pas des pirates qui luttent contre les taxis ». « L’ennemi public devrait être la voiture individuelle. Les VTC sont le chaînon manquant de l’offre de transports. C’est la seule chose qui manque pour que le Parisien n’ait plus besoin de sa voiture », assurait-il, oubliant de mentionner qu’il intentait, le même jour, un recours en référé contre le décret obligeant les VTC à attendre 15 minutes entre la réservation et la prise en charge du client.
Cacophonie
Même si les revendications portées par le mouvement abordaient deux autres problématiques fondamentales des taxis que sont le transport de malades et la nouvelle augmentation du taux de TVA applicable aux transports, seule leur révolte contre le comportement des VTC dans les grandes agglomérations semble avoir retenu l’attention des médias. Accompagnant en temps réel la progression du parcours ainsi que les incidents et provocations qui ont émaillé la manifestation parisienne, débats et interventions oubliaient notamment le sort des entreprises de proximité qui subissent une hausse de 3 % de TVA. De son côté, la FNTI avait interpellé les pouvoirs publics pour dénoncer le dopage des tarifs taxis dû à cette nouvelle augmentation : « Encadrés par l’État, les tarifs applicables au service taxi ne permettent à la profession ni de répondre à la nouvelle concurrence des VTC totalement libres de leur tarification, ni de faire face à l’augmentation des charges qui pèsent sur leurs entreprises. » Hélas, les images d’embouteillages et d’œufs brisés ont recueilli beaucoup plus de succès dans les médias que les arguments développés dans le communiqué au détriment des taxis et de leurs clients !
TAP en ébullition
Dans les départements, et notamment en ruralité, la pression est également à son comble. À Montpellier, des chauffeurs conventionnés ont également manifesté le 11 janvier dernier. Ils refusent de se plier au diktat de la CPAM qui leur impose une remise sous peine d’être brutalement exclus de la convention. Quel que soit leur territoire, les taxis ne paraissent pas prêts à jeter l’éponge ! Sur son site web, la FNDT indique que « l’heure est au rassemblement des forces vives ! ». Une réunion de l’Intersyndicale regroupant la FNAT, la FNTI, la Gescop, Sud, UDTP et l’UNIT se tient aujourd’hui 15 janvier, et « un mouvement d’ampleur national » semble se dessiner.
HM