Le compte à rebours des fêtes de fin d’année vient de commencer. Les enfants ouvrent la première fenêtre des calendriers de l’Avent et les villes comme les magasins se parent tour à tour de leurs habits de lumière pour les prochaines festivités. Pourtant, le contexte économique ne semble pas inviter aux réjouissances et ni à la reprise de la consommation. Les chiffres publiés le 29 novembre dernier par l’Insee rapportent que les dépenses effectuées pour acquérir des biens –représentant la moitié de la consommation totale – ont à nouveau reculé en octobre. Même si l’institut adoucit son constat en l’imputant au recul des dépenses de chauffage offert par un automne au-dessus des normales saisonnières, la situation pénalise de nombreuses entreprises. « Nous avons fait un mauvais mois d’octobre. La crise est comparable à celle de 2008. Et l’ambiance politico-fiscale ajoute à l’inquiétude générale pour le futur. Résultat, nos clients ne consomment pas », constatait le 29 novembre dernier, dans le journal Le Monde, le président du directoire des Galeries Lafayette qui gardait malgré tout espoir dans la saison commerciale à venir.
Un espoir que partageraient volontiers les chefs d’entreprises de taxi. Dans un contexte économique plus que morose, l’attente de la parution du décret fixant le délai de réservation préalable leur paraît interminable. Pourtant, aucun élément nouveau ne semble remettre en cause les engagements du gouvernement en la matière, en dépit des provocations des sociétés d’applications smartphone qui ne cessent de jeter de l’huile sur le feu d’une polémique commencé il y a plusieurs mois. Le récent passage en force du projet de Loi de financement de la sécurité sociale a aggravé l’inquiétude des chefs d’entreprises de taxi. Méprisant les engagements de concertation pris depuis un an, la stratégie du ministère de la Santé semble jeter le discrédit sur la loyauté réciproque qu’entretenaient jusqu’alors gouvernement et taxis. Le dialogue entre Assurance Maladies et taxis peut-il être renoué ? La profession va-t-elle anticiper l’anniversaire de sa dernière mobilisation ? L’Intersyndicale
des organisations professionnelles semble avoir pris les devants pour éviter la rupture, mais quel gage d’espoir le gouvernement pourra-il témoigner aux chefs d’entreprises ?
Hélène Manceron