Les applications smartphones apportent-elle réellement un nouveau service aux clients ? Les taxis ont-ils raté la marche du progrès ? Nous avons rencontré Arnaud Marlois, président fondateur de l’application impeCAB, afin qu’il nous apporte des éclaircissements sur le potentiel des nouvelles technologies déjà disponibles dans le taxi.
100% News : Les applications smartphones pour VTC ont-elles un temps d’avance sur leurs équivalents taxi ?
Certainement… mais uniquement en matière de communication ! En tout cas, grâce à elles, les gens savent qu’il est facile aujourd’hui d’être mis en relation avec un véhicule. À nous de leur montrer que cela ne marche pas seulement avec des VTC mais aussi avec les taxis. Jusqu’à présent, à Paris, et notamment aux heures de pointe, il fallait organiser la réservation préalable pour gérer et planifier la demande, alors que dans d’autres métropoles, les taxis sont toujours en mouvement et donc plus facilement « hélables ». Au fil du temps, certains taxis se sont détachés du service en rue, ce qui a généré un décalage avec l’évolution de la demande. Aujourd’hui les clients se servent de plus en plus de leur smartphone et il apparaît nécessaire que les taxis aillent à la rencontre de cette nouvelle forme de consommation.
Ces applications apportent-elles de nouveaux services aux taxis ?
Les chauffeurs sont de plus en plus nombreux à prendre conscience du potentiel que représente ce genre d’applications. Avec le développement d’impeCAB, nous avons pu constater que certains taxis parisiens ont diversifié leur activité. La rentabilité de notre entreprise repose sur un modèle économique simple : le volume de transactions qu’elle permet comme pour Facebook. L’application est gratuite au téléchargement, nous proposons un tarif attractif et un service sans engagement. L’utilisation de cette application par le chauffeur de taxi notamment lorsqu’il est locataire, lui permet de minimiser les coûts tout en le rapprochant de la demande de la clientèle. La technologie actuelle permet également de faciliter les transactions en toute sécurité sans avoir besoin de terminal de paiement embarqué. La banque avec laquelle nous travaillons prend intégralement en charge l’aspect monétique et garantit la stricte confidentialité des coordonnées bancaires des membres, taxi comme client.
Ces nouvelles technologies peuvent-elles permettre d’optimiser l’activité taxi face à la concurrence ?
Nous nous sommes intéressés au secteur taxi pour développer notre application car il s’agit d’une activité où il n’y a pas pénurie mais une mauvaise organisation. Ce qui nous distingue fondamentalement des autres applications taxi, c’est qu’impeCAB considère ses membres comme une communauté active, une communauté fermée de chauffeurs exclusivement taxis. L’aspect social communautaire est trop souvent négligé dans ce milieu, ce qui est contradictoire car la source de richesse provient des chauffeurs de taxi qui échangent entre eux, et pas de la technologie qu’ils utilisent. Pour les inciter à circuler sur leur zone de prise en charge et à aller à la rencontre de la demande, nous avons développé « la maraude automatisée », un principe de partage d’information, entièrement gratuit, analogue à celui mis en place par Coyote sur les zones dangereuses. Chaque membre peut enrichir la base de données disponible par ce que nous appelons des « événements », constamment mis à jour et vérifiés, tels que la présence de clients à la recherche d’un taxi dans la rue, la situation en stations taxi ou le besoin de véhicules à certains horaires dans les gares. En parallèle de cette plate-forme de partage d’information, nous commercialisons aussi une application client qui apporte une clientèle supplémentaire à tous nos chauffeurs membres. En outre, grâce au parrainage, la communauté impeCAB permet aux chauffeurs d’autofinancer entièrement leur utilisation du service et aux clients d’accumuler des points récompensés par des courses gratuites.