La rentrée scolaire est programmée ce mardi 3 septembre pour la majorité des écoliers de l’Hexagone. Avec la rentrée des classes, c’est aussi la reprise des transports permettant l’accès à bon nombre d’établissements. La responsabilité d’organiser ces déplacements incombe aux conseils généraux et, depuis plus de cinq ans déjà, les prestations transports sont soumises à une attribution par appel d’offres dans de nombreux départements. Une situation qui semble concerner l’ensemble des circuits de transport à la demande et riche en enseignements pour l’avenir du transport de malades.
Des circuits ficelés en pack
« Les conseils généraux organisent les transports scolaires en sous-traitance avec des entreprises de transport. Comme dans beaucoup d’appels d’offres de ces donneurs d’ordres, les taxis sont exclus de fait ! », dénonce Eddy Maillot, président de la Fédération des Taxis de Centre Var. « J’en ai informé la direction du transport du conseil général du Var : leurs appels d’offres sont rédigés de telle manière que l’on ne peut pas y souscrire », ajoute-t-il. En effet, les appels d’offres de transports à la demande réguliers sont constitués sous forme de lots comprenant généralement un circuit de transport régulier et un autre circuit de transport à la demande dont le volume de passagers peut varier facilement. Les deux prestations nécessitent souvent des véhicules de taille différente et la logique voudrait qu’elles soient dissociées pour que tous les transporteurs puissent y postuler, taxi compris !
Des finances publiques malmenées
Outre cette discrimination à l’accès aux appels d’offres entre entreprises de transport, la priorité d’optimisation des finances publiques avancée lors du choix du transporteur sélectionné par l’appel d’offres semble oubliée en cours d’année. « Les appels d’offres sont conçus de la façon « qui peut le plus, peut le moins ». De nombreux contrats sont réévalués en cours de réalisation car la fréquentation du circuit initial se révèle surdimensionnée. Le service de ligne régulière se transforme souvent en un service de transport à la demande pour lequel les tarifs taxis sont les plus avantageux », explique Eddy Maillot. L’ensemble des organisations taxi locales a eu beau dénoncer ce problème d’équité et de transparence dans l’utilisation des finances publiques, les donneurs d’ordres restent sourds à leurs alertes.
Malheureusement, dans d’autres départements, nombreuses sont les entreprises taxi qui partagent le même constat que les taxis du Var. Certaines, avec le recul, voient même les budgets de transports scolaires dépasser les montants des années où les taxis avaient été exclus de l’activité par « soucis d’économie ». D’autres continuent de postuler pour les circuits de transport scolaire mais les autocaristes et les grands groupes de services aux collectivités semblent avoir pris le pas sur cette activité au détriment des entreprises de proximité. La rentrée 2014 se passera-t-elle sous les mêmes auspices ?
HM