Difficile de tracer des perspectives pour les chefs d’entreprises taxi. Le contexte économique et social général impacte et précarise l’ensemble des petites entreprises. Comment s’adapter à la situation ? Quels choix adopter pour favoriser la pérennité de l’activité taxi ?
Jean-Claude Françon, président de la FNTI, répond à nos questions.
Malgré la mobilisation des chefs d’entreprise et des organisations professionnelles, le gouvernement fait la sourde oreille aux demandes des taxis. Qu’en pensez-vous ?
Le gouvernement ne répond pas à nos sollicitations et semble nous considérer comme des organisations de nuisance. Il ne s’intéresse pas réellement à l’évolution du taxi.
Alors que nous dénonçons les conditions d’exploitation de notre activité et les risques encourus par nos entreprises, face à nous, nos interlocuteurs ne regardent que les marques de nos voitures pour évaluer la rentabilité de notre profession…
Ce qui étrangle l’activité taxi, ce sont les charges sociales qui pèsent sur nos entreprises. Leur allègement permettrait à beaucoup une meilleure réactivité face à la concurrence ainsi que face à l’évolution de la demande.
Conditions de réservation, respect du champ touristique, interdictions de voies réservées et tolérance zéro sur le racolage : les revendications visant à cadrer l’activité VTC ne sont-elles pas trop exigeantes ?
Service taxi et service VTC sont deux prestations différentes. Leurs voitures sont encore plus grosses et leurs tarifs aussi ! Renforcée par une formation qualifiante, cette activité est une offre de service distinct qui peut se développer selon l’activité touristique des départements. Lorsque les grandes remises étaient en activité, certaines entreprises taxi développaient déjà une activité de transports diversifiée en exploitant des Loti ou des petites remises. Avec l’amélioration de leur qualité de service, les taxis n’ont pas à redouter les risques de cannibalisation de leurs activités car, à qualité égale de service standard, ils bénéficient de la justesse du prix qu’apporte le compteur.
Néanmoins, il convient d’être vigilant car de nombreuses dérives sont à prévenir chez les VTC : turn-over des chauffeurs, équité des régimes fiscaux appliqués aux entreprises, clarification du taux de TVA appliquée, etc.
Les discussions avec le gouvernement sont-elles dans l’impasse ? Quelles perspectives se dégagent pour les taxis ?
Sans avoir encore abouti, le projet de loi sur les métropoles et les nouvelles préconisations européennes ont déjà eu pour conséquences une attitude de « service minimum » de la part des préfectures à l’attention des professions réglementées. Le projet Métropole prévoit une forte délégation du pouvoir de police des maires. C’est une évolution importante et les nouvelles lignes restent difficiles à tracer. Ce projet risque de faire sauter des barrières mais nos entreprises taxi ont des atouts pour se positionner favorablement dans le transport de proximité. On a parfois l’impression que tout le monde souhaite voir changer les choses mais qu’au moindre changement, plus personne ne veut que cela bouge ! Heureusement que plusieurs initiatives locales témoignent du contraire. La FNTI les soutient et je les encourage.