L’Europe remet sur le tapis le débat sur les professions réglementées et, sans qu’il soit expressément cité, le métier de taxi est une nouvelle fois montré du doigt.
Ce serait donc à cause du numerus clausus auquel seraient soumis les taxis que la France ne serait plus compétitive ? Au royaume du « Y’a pas d’taxis ! », Sa Majesté Numerus Clausus règne sur une cour de préjugés ! Signifiant littéralement « nombre fermé », le numerus clausus est effectivement un mode de gestion de certaines professions réglementées, notamment en médecine … mais pas celui du parc taxi en France !
À Paris, depuis maintenant plus de 10 ans, l’augmentation annuelle du nombre de taxis est décidée par les autorités en fonction d’un indicateur économique. Depuis sa mise en place, cet indicateur – que certains voudraient voir réactualisé et amélioré – a fait passer le nombre de taxis parisiens de 14 800 à 17 137 en 2013.
Avec une création automatique annuelle de 100 autorisations de stationnement quelle que soit la situation économique, la dynamique de création d’emplois dans
ce secteur est largement supérieure à la moyenne nationale pour la même période. Un système analogue de régulation du parc taxi est applicable ailleurs que dans la capitale et les chefs d’entreprises taxi avaient marqué leur accord à cette évolution par la signature du protocole d’accord pour la modernisation de la profession en 2008. Cinq ans plus tard, il semble que l’administration n’ait pas rebondi sur cette opportunité car peu de territoires ont développé de régulation du parc taxi indexée sur un indicateur économique d’activité. Manque de volonté politique ?
À noter que la mise en œuvre de cette mesure aurait pu, au moins, mettre les taxis à l’abri du clientélisme de certains édiles qui s’accordent les faveurs de leur électorat en créant des licences sur leur commune…
Enfin, comment remettre en cause le nombre de taxis sachant que « L’état récapitulatif des taxis et des petites remises », seul outil d’évaluation du parc, n’a pas été réactualisé depuis son édition 2004 !
Un souci pour les préfectures elles-mêmes, bien en peine de connaître le nombre réel de professionnels exerçant sur leur département…
Quoi qu’il en soit, Sa Majesté Numerus Clausus risque une fois encore de connaître son moment de gloire, lançant ses légions de « Y’a qu’à, Faut qu’on ! » à l’assaut des taxis. À moins que …