Très impliquée dans le développement de la profession en France comme à l’international, ATA est une entreprise dynamique et éthique basée près d’Aix-en-Provence. Bien placés pour apprécier les opportunités que les technologies embarquées peuvent apporter aux taxis, ces spécialistes de la conception de lumineux, taximètres, horodateurs, lecteurs de carte Vitale et autres équipements électroniques proposent leurs produits aux taxis de plusieurs continents. Nous avons rencontré François Sendra, Président Directeur-Général de la société, qui nous dévoile de nouvelles facettes de la culture taxi.
100% News : Les taxis que vous rencontrez à travers le monde sont-ils autant équipés que les taxis français ?
François Sendra : Nous travaillons depuis plus de trente-cinq ans avec des produits que nous concevons et fabriquons à 100 % en France et dont la qualité est reconnue à l’international par nos clients. Globalement, on observe 3 niveaux d’équipement des taxis à travers le monde. Dans les pays économiquement faibles, la réglementation taxi est en général quasi inexistante et l’équipement se résume à un véhicule plus un chauffeur… Dans la deuxième configuration, la seule chose demandée aux équipements est d’être capables de fixer le prix de la course. C’est le taximètre a minima que l’on retrouve au Maghreb ainsi qu’en Amérique du Sud et Amérique Centrale. L’organisation des taxis y repose sur l’attribution de licences et est en cours de réglementation. Le troisième modèle est celui des organisations taxis « matures » que l’on rencontre notamment dans la majorité des pays d’Europe. Les chauffeurs disposent de nombreux équipements et utilisent les systèmes de répartition de courses dans leur activité.
Les taxis ont-ils tous les mêmes exigences envers la technologie ?
Loin de là ! Parallèlement au modèle européen existe celui que l’on trouve en Amérique du Nord. Les organisations taxis – généralement des exploitants qui disposent de nombreuses licences et gèrent des flottes de véhicules conduits par des chauffeurs salariés ou locataires – mettent l’accent uniquement sur le business du transport de personnes. Pour exemple, les véhicules taxis sont souvent d’anciens véhicules de police qui, après 300 000 km, s’offrent une nouvelle jeunesse « en jaune ». Les équipements doivent être conçus afin d’être d’abord efficaces et rapporter de l’argent. Ainsi aujourd’hui, de nombreux taxis disposent d’écrans tactiles qui permettent le paiement de la course et la diffusion de publicités à destination des clients.
Quant aux pays du Golfe, comme les Émirats Arabes Unis ou le Qatar, les attentes des taxis sont encore différentes. En effet, leur organisation exige des équipements dotés d’un niveau très élevé de technologie. Le même appareil doit faire à la fois taximètre, dispatch, TPE, vidéosurveillance, navigation, etc. Le prix n’est pas un élément déterminant, ce qui compte, c’est la puissance technologique et les possibilités de contrôle du service.
Quelles sont les tendances qui se dégagent chez les taxis français ?
En France, l’organisation des exploitants en artisans individuels ne permet pas facilement de montrer la même force de frappe qu’en Amérique du Nord mais je ne partage pas le point de vue négatif qui est parfois médiatisé. Les taxis se regroupent efficacement et répondent aux demandes de nombreux donneurs d’ordres tels que la SNCF, les sociétés d’assistance, etc. Pour faire face aux nouvelles contraintes qui leurs sont imposées, ils devront sûrement changer certaines habitudes de travail pour être encore plus efficaces. Pour accompagner nos clients et les soutenir face aux problématiques du transport de malades assis, par exemple, nous avons développé des équipements tels que le Lecteur de Carte Vitale qui leur permette de gagner du temps en évitant les rejets de dossiers. Ce produit, qui connait un vif succès depuis sa sortie commerciale il y a un an, se voit enrichi de nouvelles fonctions : affichage du taux de prise en charge réel des personnes transportée (65 % ou 100 %), compatibilité avec tous les logiciels de télétransmission et gestion des courses en série.
À Paris, nous avons obtenu l’homologation de son reçu qui vient en substitution du Cerfa. Ainsi, le chauffeur de taxi peut faire signer le reçu par son client dès la fin de la course. D’autres conventions sont en cours afin de généraliser cette simplification administrative qui devrait bientôt être disponible pour les taxis de la Loire et ceux du Rhône.
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