Les taxis marseillais ont le vent en poupe ! Bien décidés à ne pas rester en marge du développement régional que propose le projet Marseille Provence Métropole, les professionnels phocéens, par la voix de leur organisation professionnelle, le Syndicat des taxis marseillais, sont montés au créneau pour réclamer la révision de leur taxe de stationnement, protéger leurs stations toujours victimes d’incivisme et informer leurs collègues de l’alternative que représentent les véhicules hybrides. Nous avons interviewé Éric Bouclon, secrétaire général du STM, sur ces projets qui devraient être abordés lors du prochain conseil municipal.
N° 1 de la taxe de stationnement
De quels services bénéficient les taxis marseillais pour avoir une taxe de stationnement aussi élevée ? Ponctionnés chaque année de 382,91 € – à comparer aux 104 € de leurs confrères de Lyon –, les taxis marseillais semblent avoir la plus forte taxe de stationnement de l’Hexagone sans qu’existe une quelconque explication. « C’est une situation qui dure depuis longtemps et nous avons décidé d’inverser la tendance. Lorsque nous sommes allés rencontrer le maire de Marseille, nous avons demandé 50 % de réduction. Suite à notre entrevue, ce dernier a validé le principe d’une première diminution de 35 % qui sera reconduite en 2014. Avant d’entrer en vigueur, cette proposition devra, bien sûr, être validée par le conseil municipal.» Conscient de la situation des taxis de la ville, l’édile a semble-t-il été freiné par le déséquilibre brutal qu’aurait dû assumer le budget municipal. En effet, la taxe de stationnement rapporte environ 430 000 € à une cité phocéenne ne disposant pas des mêmes ressources que Lyon qui bénéficie de la contribution de nombreuses entreprises sur son territoire. Voilà qui a de quoi renforcer l’attention des taxis au projet de Marseille Provence Métropole et de son PDU, Plan de déplacements urbains.
Des stations à défendre
En outre, l’incivisme récurrent dont sont victimes leurs stations constitue un autre point noir pour les professionnels. « Les Marseillais sont souvent une attitude désinvolte et frondeuse vis-à-vis de nos stations. Malgré nos efforts, la situation ne s’améliore pas. Aujourd’hui, on compte sur le développement de stations en site propre comme celle de la place Castellane mais également sur la vidéoverbalisation qui va être possible à certains endroits. » À ce sujet, le STM entend également participer à une visite de ce dispositif dont bénéficie désormais la police municipale. Par ailleurs, une méconnaissance de la réglementation taxi a pu générer quelques quiproquos entre taxis et forces de l’ordre, comme sur le boulevard Baille où certains taxis se sont vus sanctionnés pour stationnement sur la voie de bus alors qu’ils étaient en attente de clientèle sans entraver la circulation. « Jusqu’à présent, les taxis ayant été verbalisés pour ce motif ont pu bénéficier de clémence. Il reste qu’une meilleure information sur notre profession est nécessaire. »
Présenter des alternatives
« Nous avons élaboré avec Toyota des ateliers sur les véhicules hybrides afin de faire découvrir à nos collègues en station ces nouvelles motorisations. Il est nécessaire de présenter des offres alternatives aux carburations que nous utilisons actuellement. Le tout-électrique n’est pas encore possible pour une utilisation taxi mais il existe désormais des offres hybrides tout à fait cohérentes avec notre activité », déclare Éric Bouclon. Une initiative intéressante qui fait écho aux recommandations du PDU. « Nous n’avons aucun intéressement aux ventes qui pourraient être réalisées. Le coût du carburant sur nos entreprises est un frein à leur développement et, en tant que producteurs de CO2, nous devons assumer nos responsabilités écologiques. » En complément de ces opérations d’information prévues pour mai-juin prochain, le STM a également rédigé et motivé un dossier pour solliciter auprès de la Mairie et du Conseil général la création d’un soutien financier à destination des chauffeurs souhaitant passer à la carburation propre. Une idée déjà mise en place dans d’autres collectivités, comme à Paris notamment, et qui devrait rencontrer un certain succès.