L e développement des nouvelles technologies aura transformé jusqu’aux méthodes d’enseignement. Depuis l’apprentissage et la préparation de diplômes en langues étrangères jusqu’à la formation taxi, l’e-learning – ou formation par Internet – se développe tous azimuts. Ce type d’enseignement est-il réellement adapté à la formation taxi ? Nous avons rencontré Pascal Guilbert.

E-learning, quésaco ?
Également appelée formation à distance ou formation en ligne, cette nouvelle méthode d’enseignement a révolutionné l’accès à la formation, même si elle continue de faire débat chez les professionnels de la pédagogie. Rendue possible grâce au développement de la téléphonie, de la communication écrite instantanée et de la visioconférence gratuite ou disponible à faible coût, elle inaugure en effet de nouvelles relations professeur/apprenant. « Un enseignant n’est plus le sachant universel dispensant ses acquis mais celui qui sait vers quelles ressources orienter son élève et à quel moment. Une relation somme toute inchangée depuis Aristote ou Socrate. »  Et qui n’empêche pas d’appliquer « les bonnes vieilles méthodes », rassure Xavier de Mazenod dans un article paru en août 2012 sur le site d’information http://www.atlantico.fr. À ne pas confondre avec l’autoformation, précise l’auteur en nous décrivant les atouts nécessaires d’un bon « cyberprof ». L’utilisation des nouvelles technologies permettrait aux enseignants « de construire des cours plus attrayants et d’être plus efficaces dans leurs pratiques. » S’inscrire pour une formation en ligne, c’est aussi l’occasion d’intégrer et de pratiquer les nouvelles technologies de communication pour ceux qui n’utilisent pas encore les Facebook et autres Skype dans leur vie quotidienne.
Et pour devenir taxi ?
Responsable du recrutement des taxis à la Préfecture de Police de Paris pendant plus de 25 ans, Pascal Guilbert est aujourd’hui installé dans le Var où il a développé Formprotaxi, une solution d’e-learning pour devenir taxi. Formprotaxi est organisé autour d’une bibliothèque de cours et d’exercices préparant aux UV1, UV2 et UV3 de la formation initiale taxi. En plus d’une aide en ligne quotidienne, il organise des vidéoconférences, en groupe ou en individuel, à la demande des stagiaires à la formation grâce au logiciel gratuit ooVoo. « Dans ce type de formation, il est nécessaire de faire un vrai suivi individualisé du stagiaire. Chacun évolue à son rythme. Pour cette raison, nous n’imposons pas de délais de formation. » En cas d’échec, « ils peuvent reprendre leur formation sans se réinscrire à Formprotaxi. »
De nombreuses écoles proposent dorénavant des solutions d’e-learning, comme celle des taxis G7 ou celle de la Cité du taxi à Levallois. Néanmoins, les considérant comme de simples outils pédagogiques animés, les textes régissant le taxi ne tiennent pas encore compte des opportunités que proposent les nouvelles technologies. « L’arrêté de 2009 cadre un système ancien et il est difficile de faire évoluer les réglementations. Quoi qu’il en soit, à Formprotaxi, nous préparons nos aspirants chauffeurs à devenir de bons chauffeurs de taxi et réussir leur examen. Se former en ligne ne signifie pas être seul à apprendre. Pour l’UV4, par exemple, nous développons un partenariat avec un réseau d’écoles taxi qui font, en plus, bénéficier nos stagiaires de tarifs préférentiels », conclut Pascal Guilbert.
La flexibilité de la formation en ligne semble une réponse solution lorsque les déplacements et la disponibilité font obstacle à la formation et à la reconversion. Certes, fondée sur une discipline personnelle des candidats, elle n’est pas forcément adaptée à tous. À chacun sa méthode ! Il reste que le développement des formations en ligne ou accessibles par téléphonie mobile pourraient apporter un gain de qualité aux professionnels, notamment dans la formation continue, sans les contraintes d’un enseignement classique.
Plus d’info : formprotaxi@gmail.com