« Eh ben là, c’est champion du monde ! », s’écrie mon chauffeur de taxi, ponctuant sa déclaration d’un brutal coup de frein. Une fois remise de l’effet de surprise, je l’interroge : « C’est les résultats de la demi-finale qui vous produisent cet effet ? » Éteignant sa radio, il me sourit dans son rétro. « Pardonnez-moi Madame, je ne parlais pas de foot mais de la trottinette qui vient de nous passer sous le nez. J’ai cru que nous allions lui rouler dessus. »
Colonisant les rues des agglomérations de l’Hexagone depuis quelques années, celles qui étaient promues au rang de stars de la mobilité douce n’ont plus la cote ! Stationnement anarchique, excès de vitesse, circulation sur les trottoirs, contresens… David Belliard, adjoint à la Maire de Paris en charge des mobilités, témoigne d’« une hausse de 189 % des accidents de trottinettes depuis 2019, d’un sentiment anxiogène des plus vulnérables, piétons et personnes âgées, devant la complexification des modes de transport ou encore de l’impact environnemental d’engins à la durée de vie trop limitée. » Une situation qui pousse la mairie de Paris à envisager le non-renouvellement, en février prochain, du droit d’usage de l’espace public aux opérateurs de patinettes motorisées. De crainte de devoir retirer leurs engins de la circulation, ces derniers ont d’ores et déjà annoncé l’interdiction d’utilisation aux mineurs, l’immatriculation de leurs véhicules ainsi que le déploiement d’un système de détection des trottoirs.
Publié en mai 2022, le baromètre annuel de la conduite responsable, réalisé par l’institut de sondage Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes, s’annonce sans appel. Les Grecs seraient les pires conducteurs d’Europe, les Suédois, ceux qui entretiennent le moins leurs véhicules, les Français, ceux qui respectent le moins les distances de sécurité et les Belges, ceux qui conduisent le plus au-dessus de la limite d’alcoolémie autorisée… Si les Français sont déjà considérés comme râleurs, sales, arrogants, dragueurs et j’en passe, les performances de l’équipe de France face aux Argentins risquent de ne pas suffire à effacer cette image qui nous colle à la peau !
Va falloir faire nos preuves d’ici la Coupe du monde rugby de l’année à venir et les JO de 2024 !
Bonne fin d’année à tous !

Hélène Manceron

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