Tandis que la reprise des mobilités et de l’activité économique semble battre son plein avant les prochaines vacances estivales, les taxis de France se préparent à participer à la 15e édition du Salon des taxis. Et si, dans un contexte défavorable, les applications VTC tentent malgré tout de recruter des taxis dans leurs rangs, Uber enregistre tout près de chez nous deux défaites judiciaires qui hypothèquent une fois de plus son modèle économique.
Taxis de France au Salon
Organisé tous les 2 ans au Parc des expositions de Paris Porte de Versailles, le Salon des taxis se tiendra les 18 et 19 juin prochains. Déprogrammé l’année dernière en raison des restrictions sanitaires, il accueillera exposants et visiteurs tout le week-end. Dans le pavillon 5 réservé à l’exposition, chacun pourra découvrir les innovations destinées à optimiser l’activité quotidienne, rencontrer les fournisseurs spécialisés, faire le point lors de conférences thématiques sur les enjeux actuels et à venir ainsi que partager un moment en famille sur le circuit Kidovolant installé pour les enfants. Accompagnant la dynamique de recrutement du secteur, les organisateurs de cette édition ont noué un partenariat avec le Pôle emploi d’Île-de-France. « Afin de faciliter la découverte de la profession, 18 400 demandeurs d’emploi ayant exprimé le souhait de devenir chauffeur de personnes seront invités à visiter le Salon et découvrir le métier ! Dans une salle dédiée que nous avons réservée sur l’exposition, les centres de formation viendront tour à tour offrir une démonstration du contenu de la formation taxi », explique Marc Szperling, commissaire de l’exposition.
Uber interdit à Genève
Depuis le 4 juin dernier, Uber est interdit d’exercer à Genève s’il ne requalifie pas ses chauffeurs en salariés. Validant la décision prise par la justice genevoise fin 2019, le tribunal fédéral du canton a rendu sa décision dans le litige opposant depuis plusieurs années l’État helvète au géant californien. Obligeant la plateforme à cesser son activité le temps de se mettre en règle avec la loi, les autorités soulignent « une victoire historique qui fera date pour l’ensemble du pays ». Si les répercussions dans l’ensemble de la confédération suisse ne seront effectives que lorsque chaque canton aura pris sa décision, le rattrapage social prévu par les autorités sera rétroactif sur les 5 dernières années et l’addition devrait être salée ! D’après les estimations 2021 de la caisse de compensation du canton de Zurich (SVA), rien que pour le canton de Genève et pour la période 2015-2019, la facture atteindrait 21 millions de francs suisses, soit un peu plus de 20 millions d’euros…
Revanche bruxelloise
Soutenant les arguments des taxis bruxellois en déclarant conforme à la Constitution la réglementation des taxis datant de 1995, la Cour constitutionnelle de Belgique a confirmé l’illégalité des activités poursuivies par Uber depuis 2016. Alors qu’un projet d’ordonnance, récemment adopté par le parlement bruxellois et qui réforme les règles en vigueur dans le transport rémunéré de personnes, impose désormais une distinction entre « taxis de station » et « taxis de rue » et définira un numerus clausus déterminant le nombre de chauffeurs autorisés à rouler dans la capitale européenne, la décision de la Cour constitutionnelle belge ouvre la voie aux taxis bruxellois pour diligenter une action collective en dommage et intérêts. D’ores et déjà, la Febet – Fédération belge des taxis – et ses avocats préparent une revanche de grande ampleur.
HM