Interpellant le gouvernement sur la situation des aéroports parisiens ainsi que sur l’application de l’article 2 de la loi Grandguillaume, François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches-du-Rhône, réaffirme son engagement républicain. Alors que les taxis se mobilisent localement pour contrer la concurrence déloyale avivée par la rareté de la clientèle, le co-fondateur du parti Liberté Écologie Fraternité, membre de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire et référent français pour la plateforme économie circulaire du Comité économique et social européen, souligne la nécessité d’une action politique pour réguler le secteur.
Pourquoi interpeller le ministre des Transports ?
Nous n’avançons pas ! Force est de constater que le transport public particulier de personnes n’est pas un sujet qui intéresse le ministre des Transports. Les chauffeurs de taxi sont en colère car la loi du 29 décembre 2016 relative à la régulation, à la responsabilisation et à la simplification dans le secteur, n’est qu’en partie exécutée. Malgré la publication d’un décret le 23 août 2019, la loi reste inefficace du fait de l’absence d’arrêtés d’application et de volonté politique. Cette situation n’est pas acceptable et rien ne justifie que l’État ne mette pas en œuvre les décrets d’application d’une loi votée il y a 4 ans. Le ministre a répondu qu’il attendait l’avis de la CNIL sur le traitement des données personnelles mais l’État ne doit pas permettre la pérennisation de cette concurrence déloyale.
Quel est votre constat ?
C’est le fruit d’une conception politique, sorte de culture du far west, où l’on laisse tout faire et survivront ceux qui peuvent ! Déjà en 2018, j’avais appelé l’attention de M. le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur la hausse constante de faux taxis sévissant à Paris-Charles-de-Gaulle. Dixième aéroport mondial en terme de trafic, deuxième d’Europe avant la pandémie, Paris-CDG constitue de manière directe le premier contact qu’ont les touristes et autres visiteurs avec la France. Pourtant, ce premier contact a de quoi en échauder certains au regard du développement considérable de faux taxis pratiquant des prix prohibitifs aux abords des différentes sorties. La sécurisation du site ne semble pourtant pas plus difficile que celle d’autres territoires. On verbalise des promeneurs qui ne respectent pas les restrictions sanitaires mais nous sommes incapables faire cesser les infractions à l’aéroport ? L’intransigeance subie par certains et l’impunité dont bénéficient les plus voleurs est insupportable !
Quelles perspectives partagez-vous ?
Quand viendra l’heure de la relance, il serait judicieux d’intégrer les compétences des taxis à une plateforme touristique. À l’horizon des jeux Olympiques de 2024 que la France organise, il faut agir concrètement afin d’endiguer le phénomène des transporteurs illégaux et rétablir la légalité républicaine aux abords des aéroports. Alors même que les trajets Roissy-Paris sont plafonnés au forfait de 50 à 55 euros, tout le monde se souvient du transporteur clandestin qui avait escroqué la somme de 247 euros à un couple de touristes thaïlandais pour ce même trajet ! La situation est connue et si un jour un accident grave se produit, nous, les politiques, nous perdrons tout crédit !
Face à la crise, ce sont les taxis que l’État mobilise. En cas de coup dur, nous nous rendons compte qu’ils sont indispensables. Il faudra être au rendez-vous de ce que nous devons à cette profession.
Propos recueillis par HM
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