Si l’allégement des mesures sanitaires pouvait laisser espérer une prochaine reprise des salons et des événements professionnels, les organisateurs du 15e Salon des taxis qui devait se dérouler avant l’été au Parc des expositions de la porte de Versailles ont décidé de reporter l’événement d’un an aux 18 et 19 juin 2022. Privilégiant la convivialité des rencontres et préparant un plateau d’exposants fort de la relance à venir, Marc Szperling, commissaire de l’exposition, partage son analyse du secteur.
Pas trop déçu de ce report ?
C’est à contrecœur que nous avons décidé de repousser cette 15e édition au premier semestre de l’année prochaine. Depuis le printemps 2020, l’évolution des mesures sanitaires a engendré des annulations en cascade des salons et expositions. Oui, je suis déçu. Déçu en tant que chef d’une entreprise qui s’investit depuis de nombreuses années dans l’organisation de cet unique rendez-vous pour les acteurs du taxi, déçu pour les exposants qui avaient réaffirmé leur confiance dans l’événement mais surtout déçu pour les visiteurs, notre public fidèle, les chauffeurs de taxi. Bien évidemment, ceux qui s’étaient préenregistrés recevront une invitation pour la prochaine édition. Seule consolation, les participants d’outre-mer et les visiteurs internationaux pourront plus aisément participer à l’événement.
Comment s’annonce le prochain Salon ?
Ce nouveau délai est l’occasion pour nous de réfléchir à d’autres outils. La pandémie a développé l’usage du numérique et le temps fort offert tous les deux ans par le Salon des taxis pourrait être complété par une plateforme sur Internet permettant aux chauffeurs de taxi de retrouver à tout moment les produits spécifiques de leur profession. Nous en profiterons également pour approfondir et élargir les conférences du Salon. La qualité de service et l’évolution des carburations sont des sujets toujours hautement d’actualité mais une meilleure appréhension du client est désormais nécessaire. Enfin, une fois la relance amorcée, certains partenaires majeurs du secteur, je pense aux constructeurs automobiles, pourront sortir de leur frilosité s’ils ne veulent pas louper la migration inévitable vers les nouvelles carburations.
Quelle est votre analyse du marché ?
Dans les années 1990-2000, les constructeurs avaient fait évoluer l’offre taxi (remise nationale, extension de garantie, crédit-bail, reprise 250 000 km, etc.). Depuis l’élan s’est essoufflé et le marché des ventes de véhicules taxis, porté par près de 60 000 entreprises en France, me semble sous-estimé. Le nombre de véhicules vendus peut paraître faible au regard des ventes annuelles auprès des particuliers mais il faut garder à l’esprit qu’en 10 ans, quand un particulier n’achète qu’un véhicule, un taxi en achète 3 ! Dommage que, dans leur grande majorité, les taxis restent des acheteurs solos. L’achat groupé offre une opportunité de faire baisser les prix dans une logique commerciale de volume, qui n’est certes pas facilitée par l’étendue de la gamme de véhicules homologués taxis. Pour l’instant, les taxis ne sont pas organisés mais demain, les normes de la transition énergétique vont s’imposer aussi bien aux professionnels qu’aux constructeurs. Si les européens tardent trop à proposer une offre crédible pour le transport de personnes, ils risquent de se faire rafler la mise par leurs concurrents japonais. Vivement le prochain salon les 18 et 19 juin 2022 que nous puissions vous présenter les efforts d’ores et déjà réalisés !
Propos recueillis par HM
Plus d’infos :
www.salondestaxis.com