Malgré le maintien des aides économiques, la situation reste préoccupante pour de nombreuses entreprises. Souffrant des restrictions de mobilités, de la disparition des touristes et de la fermeture des établissements de loisirs, culture et restauration, les taxis d’agglomération attendent avec impatience la fin du confinement social. Tandis que les chauffeurs ayant obtenu leur conventionnement pour le transport de malades assis semblent mieux résister à la crise, beaucoup réfléchissent à la diversification leur offre de transport. Et si la rareté de la clientèle avive la concurrence déloyale des chauffeurs ubérisés, un vent de légalisme semble se lever en Europe…
Des entreprises à vif
Maintenant son soutien face aux conséquences des restrictions sanitaires, le gouvernement invite les chefs d’entreprise dans le désarroi à contacter les services d’urgence économique. L’Urssaf a reconduit pour le mois de mars les mesures exceptionnelles mises en place aux mois de janvier et février. Une marge de manœuvre supplémentaire que de nombreux chauffeurs jugent trop étroite. « Il faudra bien payer les reports. Les aides contribuent aux charges des chauffeurs mais les mieux lotis voient leurs économies fondre depuis un an », déplore un représentant syndical. Cherchant à diversifier leur offre de transport, certains chauffeurs proposent leurs services aux départements souvent déçus des opérateurs monopolistiques pour la rentrée scolaire 2021-2022. Quant aux organisations professionnelles taxi, elles sont en pleine négociation de renouvellement du protocole quinquennal pour le transport de malades assis. L’harmonisation des modalités de conventionnement constitue en effet un enjeu majeur face aux positions parfois extravagantes de certains directeurs de caisse primaire d’assurance maladie lors de la renégociation des conventions départementales.
L’espoir bruxellois
Suite au jugement du tribunal des entreprises de Bruxelles du 15 janvier dernier qui dévoile le montage frauduleux organisé par Uber pour contourner les lois en vigueur, le ministre-président de la région de Bruxelles-Capitale a décidé d’en finir avec la « mascarade électronique » et intime à la plateforme de s’adapter aux exigences de la loi en vigueur ! Au Royaume-Uni, le 19 février, la Cour suprême a jugé qu’en vertu du droit du travail britannique, les chauffeurs Uber sont désormais considérés comme salariés et devront bénéficier des avantages sociaux tels que des congés payés…
En France, le soutien et l’implication des élus locaux et des parlementaires pour la pacification du transport public particulier de personnes – T3P – montent en puissance. Face à la situation discriminatoire que subissent les taxis niçois vis-à-vis de la communauté monégasque, Marine Brenier, députée des Alpes-Maritimes, a saisi le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le 10 mars dernier, Olivier Jacquin, sénateur de Meurthe-et-Moselle a quant à lui posé une question d’actualité à la ministre du Travail, Élisabeth Borne, afin qu’elle saisisse l’inspection du travail pour contrôler les agissements d’Uber envers ses chauffeurs. Pour motiver la ministre, 168 d’entre eux, soutenus par leur intersyndicale VTC INV, ont saisi le tribunal administratif.
HM
Plus d’info :
Aides d’urgence économique – Accéder à la page de www.impots.gouv.fr
URSSAF – Mesures exceptionnelles, Travailleurs indépendants – Accéder au site