Alors que les restrictions de mobilité risquent de se renforcer afin de déjouer la propagation des variants de la Covid, les taxis subissent les conséquences économiques de la crise. La trésorerie de nombreuses entreprises dépendant de l’allocation du Fonds de solidarité, l’État a décidé de prolonger son soutien. Tout en sollicitant la profession pour favoriser le respect des mesures de couvre-feu ainsi que pour le transport des personnes isolées vers les centres de vaccination, les pouvoirs publics semblent rester sourds aux alertes relayées par les organisations professionnelles.
Tenir et aider
Attendu avec impatience par de nombreux chefs d’entreprise afin de payer leurs charges malgré les conséquences économiques des mesures sanitaires en vigueur depuis un an, le formulaire pour l’obtention du fonds de solidarité a été mis en ligne sur le site de l’administration fiscale le 24 février dernier. Pour ne pas dépendre exclusivement des aides, de nombreux chauffeurs tentent de diversifier leurs transports en attendant le retour des touristes et le redémarrage de l’économie des loisirs et de la culture. Quant aux pouvoirs publics, ils invitent les chauffeurs – dans une note émise par la direction dédiée au transport public particulier de personnes (T3P) du ministère des Transports à l’ensemble des organisations professionnelles du secteur – à sensibiliser leurs clients aux règles de couvre-feu : « Une information orale lors de la prise en charge et/ou un rappel, dans les véhicules, sous forme d’affichette directement visible par les clients peuvent à ce titre être utilement prévus. » Pour favoriser la vaccination, un décret du 18 février dernier apporte « dérogation aux conditions de prise en charge par l’Assurance maladie de frais de transport des personnes dans l’incapacité de se déplacer seules vers les centres ».

Repartir sur de bonnes bases
Alors que le modèle économique des plateformes de transport type Uber s’est fait recadrer à Bruxelles ainsi qu’au Royaume-Uni, que les VTC français réclament le retour aux « grandes remises », les taxis de l’Hexagone maintiennent leur revendication que soit appliquée la loi du secteur. Dénonçant le racolage et les agissements illégaux des conducteurs ubérisés aux gares et aux aéroports, l’intersyndicale des taxis parisiens a interpellé le préfet de département ainsi que le ministre de l’Intérieur. Questionné en novembre 2020 par un député du Val-d’Oise, Gérald Darmanin a répondu indirectement que des axes de réflexion étaient engagés telles la « confiscation possible des véhicules » et « la simplification de la procédure de traitement des procès-verbaux » pour les délits de racolage. Dans l’attente d’une volonté politique efficace, les taxis restent insatisfaits et s’inquiètent d’une réforme de l’examen à la faveur du dumping social entretenu par les plateformes. Déjà deux décrets modifient la composition des jurys et les conditions d’organisation des examens d’accès aux professions de taxi et de VTC.
HM
• Fonds de solidarité pour les entreprises, indépendants et entrepreneurs – Accéder au site Impôts.gouv.fr
• Décret n° 2021-182 du 18 février 2021 prévoyant dérogations aux conditions de prise en charge du transport vers les centres de vaccination – Accéder à Légifrance
• Décret n°2021-201 du 23 février 2021 relatif à l’organisation des épreuves de l’examen T3P – Accéder à Légifrance
• Décret n°2021-202 du 23 février 2021 modifiant les conditions d’organisation des examens T3P – Accéder à Légifrance
Hommage
Honoré Joubert Capou, dit Juidebert, nous a quittés. Issu d’une famille de taxiteurs, il était le président de la Chambre Syndicale des Taxis de Guadeloupe. « Nous regrettons la perte de ce syndicaliste de conviction, bon vivant et amoureux de la vie. La FNDT et tous les membres qui y adhèrent présentent leurs sincères condoléances à sa famille, ses amis, à tous les taxis de Guadeloupe et s’associent à leur douleur », a communiqué la Fédération.