Taxi/T3P : Début d’année qui patine

Même sans reconfinement général, les mesures de couvre-feu et la fermeture des établissements de tourisme comme de culture gèlent l’activité des taxis. Aéroports en chômage partiel, stations qui débordent dans les rues avoisinantes… En Île-de-France, l’annulation des salons est estimée par la chambre de commerce à 3,4 milliards d’euros de perte de retombées économiques sur son territoire. Malgré les aides, nombreux s’inquiètent des mois à venir. À de nombreux points de charge, les tensions s’exacerbent face à la concurrence déloyale, qu’elle soit VTC comme taxi. Sur certaines zones transfrontalières, la pression monte…

Comme pour leurs collègues d’agglomération, l’activité des taxis de Toulouse reste au point mort.

Toujours plus de paperasse !
Attendant avec impatience ce 15 janvier la mise en ligne du formulaire de sollicitation du fonds de solidarité concernant l’activité de décembre dernier, de nombreux taxis parviennent à se maintenir à flot grâce au soutien économique de l’État. Pour les entreprises de taxi employant des salariés, le décret du 21/12/2020 confirme la profession dans la liste des secteurs bénéficiaires qui permet d’appliquer le taux majoré pour l’indemnisation des chauffeurs. Quant aux taxis spécialisés dans le transport sanitaire, un nouveau bug de communication de l’UNCAM leur a valu un sprint administratif afin de solliciter l’aide accordée par l’Assurance maladie aux acteurs de santé affectée par l’épidémie de covid-19 (décret 30/12/2020). « Difficile de faire mieux pour décourager les taxis de solliciter cette aide ! Heureusement, notre réseau départemental a permis de partager l’information car le soutien est vital afin de parvenir à compenser les charges qui ont pesé de mars à juin dernier », souligne Didier Hogrel, président de la FNDT, Fédération nationale du taxi.
Tarifs 2021
Avec une actualisation tarifaire à 0 % pour 2021, le développement des forfaits et des suppléments devient un sujet majeur de préoccupation. Les forfaits aéroports concernent désormais les taxis parisiens, niçois, cannois, antibois et toulousains. « Localement, nous avons travaillé avec les taxis du département pour proposer des forfaits équilibrés pour ensuite présenter notre proposition à la préfecture de Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui nous a soutenus auprès de la DGCCRF », explique Fabrice Cavallera, président de la FFTP, Fédération française des taxis de province. Quant aux suppléments, seules la prise en charge d’une cinquième personne ainsi que les réservations sont applicables. « La suppression des suppléments notamment bagages a généré une perte qui compte d’autant plus aujourd’hui », déplore Fabrice Cavallera. « Nous attendons le retour de la DGCCRF sur notre demande d’autorisation de majoration de service pour le transport d’encombrants nécessitant l’utilisation d’une galerie ou d’une remorque », complète quant à lui Didier Hogrel.
Tensions frontalières
À la frontière suisse, les taxis français se voient exiger par les autorités du canton de Genève de produire une déclaration de leur transfert auprès de l’office de l’immigration huit jours au préalable sous peine d’une amende de 5 000 CHF ! Une exigence intenable, d’autant plus qu’elle s’appliquerait aussi au transit sur le canton ! Entre les taxis des Alpes-Maritimes et la principauté de Monaco, le bras de fer a également débuté. Si les taxis français pouvaient acheter chaque année une vignette (tarif 950 €) afin d’obtenir le droit de prendre en charge la clientèle les ayant préréservés, ils ont appris le 15 décembre dernier, par ordonnance du gouvernement monégasque, que la vignette leur était refusée… mais accordée à 140 VTC ! Retour (logique) de bâton, les contrôles se multiplient à l’aéroport de Nice, l’ordonnance interdisant également aux 80 taxis monégasques de venir charger en France !

En station, l’attente s’allonge. Dans les territoires, certains ont organisé des rotations « pour ne pas tous perdre notre temps en même temps ! ».

Protection des clients
Interpellés sur les réseaux sociaux par des victimes de faux taxis, Les Nouveaux taxis parisiens (LNTP) n’ont pas tardé à réagir face à cette nouvelle atteinte à l’image de la profession. Dénonçant l’arnaque dont a été victime un couple de clients contraints de payer une course aéroport CDG - Xe arrondissement de Paris au tarif prohibitif de 230 € (forfait réglementé à 53 €…), cette association, qui revendique la qualité du métier, a déposé plainte pour exercice illégal de la profession d’exploitant de taxi. Elle en a profité également pour éditer un « Guide de survie aux gares et aéroports », infographie simple et lisible en français, anglais et chinois à destination de la clientèle afin de lui permettre de connaître les signes distinctifs d’un « vrai » taxi et de partager avec les collègues un support de communication positif.
HM

Plus d’infos :
Fonds de solidarité – Accéder au portail impots.gouv.fr
Décret n° 2020-1628 du 21 décembre 2020 – Accéder à la page Légifrance
Décret n° 2020-1807 du 30 décembre 2020 relatif à la mise en œuvre de l’aide aux acteurs de santé conventionnés dont l’activité est particulièrement affectée par l’épidémie de covid-19 – Accéder à la page Légifrance
Arrêté du 22 décembre 2020 relatif aux tarifs des courses de taxi pour 2021 – Accéder à la page Légifrance
« Guide de survie aux gares et aux aéroports », LNTP – Télécharger l’infographie

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