« Les hommes ne savent faire qu’une chose à la fois », « les femmes ne savent pas conduire », « Un homme est incapable d’élever un enfant », « Une femme aux commandes est un signe de naufrage »… Malgré les quelques progrès qui ont pu être réalisés à travers le monde, près de « 90 % des hommes et des femmes nourrissent au moins un préjugé envers les femmes », révélait l’indice des normes sociales relatif à l’égalité des sexes publié en mars 2020 par le Programme des Nations unies pour le développement. Pourtant, un récent article du Science Times démontre que des décennies d’études scientifiques n’ont démontré aucune dissemblance entre les sexes. Examinant les IRM de plus de 1400 cerveaux des deux sexes, l’étude réalisée en 2015 par une équipe (mixte) de chercheurs de la Rockefeller University de New York, démontre que « quelle que soit la cause des différences observées […] le cerveau humain ne peut pas être classé en deux classes distinctes ». Les hommes auraient un plus gros cerveau que les femmes ? Alors les baleines et les éléphants seraient plus intelligents que les humains…
Plus que le sexe, c’est l’apprentissage qui modifierait les connexions neuronales du cerveau. En 2011, Eleanor A. Maguire et son équipe du University College de Londres ont publié une étude sur le cerveau des chauffeurs de taxi de la capitale britannique évaluant l’impact de la formation et de l’exercice de la profession sur l’hippocampe, région du cerveau nécessaire tant pour la mémoire à long terme que pour la navigation spatiale. Les résultats sont sans appel : l’apprentissage de la topographie et l’expertise de la circulation acquise par les taxis augmentent la matière grise des chauffeurs ! Celle-ci rétrécirait même progressivement quand ils cessent de travailler…
Aujourd’hui ce sont les taxis parisiens qui font l’objet d’une étude scientifique baptisée PUF-TAXI. Une cinquantaine d’entre eux participent depuis un an au projet conduit par le laboratoire de santé publique de la faculté de pharmacie de Paris afin d’évaluer leur exposition aux polluants et leurs conséquences sur leur santé respiratoire. Attendus pour la fin de 2020, les résultats permettront de formuler des recommandations afin de minimiser l’exposition aux particules ultrafines et au carbone suie dans les véhicules.
Il y en a que cela va faire tousser !
Hélène Manceron
Photo de couverture réalisée par ©DoYouSpeakTaxi