La fin de la trêve estivale et la rentrée scolaire feront-elles retentir la reprise ? Tandis que les entreprises se préparent à recevoir leurs salariés dans les nouvelles conditions sanitaires imposées par la pandémie, le moteur économique va-t-il pour autant redémarrer ? Alors que le gouvernement communiquera les mesures de son plan de relance la semaine prochaine, nombreux sont les taxis qui se languissent en station. Les congés d’été ont certes favorisé les professionnels des destinations de villégiature des vacanciers majoritairement restés dans l’Hexagone, l’activité est restée en berne. En Île-de-France, beaucoup annoncent la catastrophe. Et si les taxis parisiens voient se renouveler les stations de taxis conformément aux engagements pris par la municipalité, télétravail, téléconsultations, réunions transformées en webinars, gel des déplacements internationaux… font barrière aux déplacements professionnels et médicaux.

En cette rentrée 2020, le port du masque, l’utilisation systématique de gel hydroalcoolique et l’aération des véhicules sont désormais des fondamentaux du service taxi.
En attente du redémarrage
Tandis que les chiffres d’affaires font grise mine, les taxis maintiennent leur présence sur le terrain et continuent d’affirmer leur différence et leur professionnalisme face à la concurrence. Le port du masque et l’utilisation systématique de gel hydroalcoolique rassurent la clientèle et préviennent concrètement des risques de contagion. Malgré des perspectives incertaines, les taxis et leurs organisations professionnelles restent également en attente de la reprise des travaux réglementaires engagés pour le secteur du transport public particulier de personnes. Application des mesures de responsabilisation des plateformes de la loi Grandguillaume ; définition de la réservation et distinction entre maraude et « commande immédiate » ; mise place de la plate-forme le.Taxi ; droits et devoirs des travailleurs de l’ubérisation… : les chantiers engagés pour pacifier le secteur sont restés en jachère depuis le début de la crise pandémique. Avec une concurrence qui reste virulente sur la voie publique, les tensions risquent de s’amplifier face à la crise économique annoncée.

Avec le retour des vacanciers, les taxis d’Ile-de-France espèrent une reprise de la mobilité.
Une revanche en marche ?
Sur le volet judiciaire, en s’appuyant sur l’arrêt du 4 mars de la Cour de cassation qui instaure un lien de subordination salariale entre les conducteurs de VTC et la plateforme Uber, la mobilisation du collectif #Action Taxi a atteint les 1000 plaignants. Réunissant autour d’une cause commune les chauffeurs de taxi de France, le collectif repose sur la volonté de chaque chauffeur d’obtenir réparation. Engagée à titre individuel, cette initiative judiciaire est soutenue par plusieurs organisations professionnelles : Elite taxis France, la Fédération nationale du taxi (FNDT), la Fédération nationale des taxis indépendants (FNTI), l’association Les Nouveaux Taxis parisiens (LNTP) et l’Union nationale des taxis (UNT). De leur côté, Uber et ses acolytes du transport subversif 3.0 multiplient les déboires judiciaires : chantage à l’emploi en Californie afin d’échapper aux décisions de justice, mise en cause de son responsable de la sécurité pour dissimulation d’un piratage massif subi par la plateforme à San Francisco… En France, la Ligue des droits de l’homme a déposé plainte auprès de la CNIL – Commission nationale de l’informatique et des libertés – pour manquement au règlement général sur la protection des données (RGPD). Quant aux chauffeurs VTC désabusés, les rares d’entre eux encore dans la course préparent leur dossier prud’homal…
Hm