#Action Taxi : Taxis contre Uber, le combat final ne fait que commencer !

Non, l’action collective initiée par les taxis varois et France Taxi au début du printemps n’est pas une action comme les autres. Pourquoi ? Parce que les règles du jeu ont changé. Plusieurs décisions de justice récentes font pencher la balance en faveur des taxis. Celle du 4 mars 2020 l’assure : le rapport qui unit Uber à ses chauffeurs est un lien de salariat. La société enfreint donc le droit du travail et concurrence de façon déloyale l’activité des chauffeurs de taxi. Une base juridique solide qui permettra au collectif de chauffeurs – qui compte déjà plus de 300 inscrits et bénéficie du soutien de plusieurs syndicats comme la FNTI et l’UNT –, accompagné par un cabinet d’avocats d’affaires de pointe installé dans le sud de la France, de peser face au géant américain. Collectif qui devrait voir ses rangs gonfler jusqu’à la fin du mois de septembre, date du dépôt de l’assignation de l’action collective devant le tribunal de commerce de Paris.

Interview Abdel Grine, vice-président FNTI qui soutient l’action

Abdel Grine, vice-président de la FNTI, invite les taxis à rejoindre l’action collective.

Quel est votre objectif avec l’action collective ?
Que les plateformes comme Uber disparaissent. Pour nous, il existe deux types de VTC. D’un côté ceux qui fonctionnent avec réservation et travaillent principalement pour des grands comptes ou pour des entreprises et qui respectent la loi, de l’autre les VTC dits de plateforme qui copient les taxis de façon illégale. Ce sont ces derniers que nous combattons.
La FNTI a déjà tenté de pointer du doigt les pratiques illégales de Uber…
Oui. Nous avons organisé plusieurs manifestations, mais cela n’a rien changé. Sauf peut-être la formation des chauffeurs VTC qui s’est un peu affinée. Ces derniers ont également l’obligation d’apposer un macaron à l’avant et à l’arrière du véhicule. Rien de très limitant.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que les chauffeurs Uber sont moins chers et plus accessibles que les taxis ?
Le grand public aime la nouveauté. Uber est très fort en matière de communication. En réalité, la plateforme ne propose rien de nouveau puisque les chauffeurs VTC viennent chercher les clients au niveau des stations de taxis. Leur système n’est par ailleurs pas plus simple en terme de paiement car les compagnies de taxis ont mis en place des applications tout aussi performantes que celles des plateformes. Concernant les tarifs, les nôtres sont fixés par des arrêtés préfectoraux. Ceux des chauffeurs VTC varient en fonction de la demande. Plus celle-ci est élevée, plus les prix augmentent. Résultat : nous sommes moins chers aux heures de grande affluence. Si on regarde sur l’ensemble d’un mois, les taxis sont globalement deux à trois fois moins chers que les chauffeurs VTC. C’est le génie de la société Uber : faire croire qu’elle vend un service de qualité à bas prix. Ce n’est pas la réalité.

Appelant les taxis à se mobiliser depuis le début de l’été, le collectif #Action Taxi réunit déjà 354 chauffeurs. L’action judiciaire sera engagée en septembre prochain.

Les taxis sont-ils unis dans cette bagarre contre Uber ?
Les avis divergent sur certains sujets, mais sur la question d’Uber nous sommes tous d’accord. Nous voulons son retrait. Ce sera compliqué, mais pas impossible. L’entreprise a déjà été exclue de plusieurs pays ou villes du monde, notamment en Europe. Alors pourquoi pas en France ? Nous sommes prêts à nous battre.
Capucine Coquand

Rejoignez # action taxi – Accéder au site

S’inscrire au prochain webinar d’information

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.