Trois points en moins pour une prise en charge n’ayant pas plu aux forces de l’ordre derrière leur écran, 135 € d’amende pour une dépose sur une voie de bus, un point en moins pour un dépassement d’un km/h de la vitesse autorisée, un tiers en moins d’un outil de travail pour avoir été coincé dans un embouteillage et pris en photo par un radar susceptible. C’est le constat qu’a pu faire l’avocat Adrien Weil, qui propose à ses clients taxis « un soutien individualisé par des formules d’abonnement financièrement acceptables ».

Adrien Weil et son associé proposent des forfaits dédiés aux taxis.

Face à la menace d’un retrait de points, le taxi ne serait donc pas, selon vous, capable de se débrouiller tout seul ?
En plus des contraintes sociales et fiscales liées à son statut de chef d’entreprise, le taxi doit jongler avec une répression routière de plus en plus délirante. Alors que faire pour préserver son permis de conduire, son véritable outil de travail ? Dans le cadre de son activité individuelle, le taxi devrait pouvoir compter sur un collectif solide, ne pas oublier qu’il s’agit d’une profession réglementée. Et pourtant, force est de constater que son individualité confine à l’isolement. La simple réception d’un avis de contravention entraîne des demandes multiples sur des forums de novices ou des lieux de discussion inappropriés. Pire, le taxi peut avoir envie de payer son amende, cédant aux menaces à peine voilées de l’administration d’une catastrophe financière, en faisant fi des conséquences sur son outil de travail. Le malheur serait de laisser le soin de contester cette agression professionnelle à un amateur. Autant se faire opérer à cœur ouvert sur sa table de cuisine par son boulanger !
Les avocats – comme les garagistes… ou les taxis ! – n’ont pas forcément bonne presse. Que répondez-vous à vos détracteurs ?
Ce que les chauffeurs doivent comprendre, c’est que chacun est professionnel dans sa propre activité. Le taxi est parfaitement habilité pour le transport de personnes, le médecin est en mesure de soigner ses patients, l’avocat sait défendre. Certes, bon nombre craignent d’avoir recours à cette profession : mauvaise réputation, compétence limitée dans certaines matières, conseils peu avisés, informations défaillantes. Pourtant, il est nécessaire pour tout chef d’entreprise d’être entouré par des spécialistes. L’avènement des réseaux sociaux et des outils de communication a trompé les gens en faisant croire qu’une simple recherche Google pouvait faire de toute personne un excellent chirurgien, un avocat de renom ou un cuisinier d’exception. Faites confiance à des spécialistes, confiez votre outil de travail entre les mains de ceux qui peuvent, organisez-vous pour combattre cet isolement assourdissant. À ces conditions, vous pourrez exercer sereinement et de manière pérenne le métier que vous affectionnez tant.
Quelles solutions offrez-vous aux professionnels?
La prise de conscience doit se situer dans le besoin absolu de protéger son outil de travail. Seul un taxi peut perdre un quart ou un tiers de sa validité en l’espace d’une seconde. Beaucoup m’accuseront de prêcher pour ma paroisse. Cependant, nos intentions sont bonnes. Nous ne pouvons qu’être scandalisés par deux constats : l’acharnement grossier des verbalisations et l’absence de protection du véritable outil de travail des taxis. Nous concédons aisément qu’un bouclier juridique a un coût mais qui est dérisoire par rapport à l’invalidation d’un permis de conduire. C’est en cela que nous souhaitons apporter notre pierre à l’édifice du taxi, par des abonnements novateurs et accessibles à tous.

Propos recueillis par HM.

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