Le hashtag #balancetonporc a ouvert la parole aux femmes victimes de prédation sexuelle. Un slogan provocateur et un emballement dans les médias et sur les réseaux sociaux qui ont jeté le trouble entre hommes et femmes. « Cette déferlante de témoignages féminins nous invite à repenser de fond en comble la question des rapports entre les sexes. […] Malgré des avancées considérables, nos représentations du féminin et du masculin sont encore très largement tributaires d’une construction culturelle de la hiérarchie des sexes venue du fond des âges », souligne Olivia Gazalé, auteure de l’ouvrage Le Mythe de la virilité. Invoquant une participation à l’innovation ainsi qu’à la sécurisation de nos sociétés, des compagnies de transporteurs ont lancé des « taxis pour femmes ». Conduits par des chauffeurs femmes pour transporter uniquement des femmes, le concept séduit les médias mais conforte le rapport de prédation, clivant le rôle de chaque sexe.
« Faut-il inscrire toutes les petites filles à des cours de self défense ? » s’interroge un père de famille et journaliste de Saône-et-Loire, Benoît Montaggioni. « C’est plutôt du côté des petits garçons qu’il faut travailler. C’est à eux qu’il faut apprendre, le plus tôt possible, que l’on ne soulève pas les jupes des filles, même pour rire. […] Cela passe aussi par le fait de veiller à ce que papa ne soit pas associé au bricolage et maman au ménage. Pourtant l’autre jour, quand, en montant dans un manège, Joseph a choisi spontanément de s’installer dans la voiture rose de Barbie, je l’avoue, j’ai pouffé. Mais, en observant sa petite bouille ravie me faire coucou à chaque tour, je me suis fait la réflexion suivante : c’est peut-être en commençant par laisser les petits garçons choisir les voitures roses dans les manèges que l’on parviendra à éviter que, plus tard, ils ne deviennent des gros cons ».
Hélène Manceron
Feuilleter l’édition du web journal