Les organisations professionnelles taxis semblent communiquer à l’unisson : « Pour votre sécurité, prenez des taxis officiels ! » « Cela fait des mois, voire des années que nous avertissons les pouvoirs publics sur l’anarchie du développement du VTC et demandons des contrôles sur les transporteurs clandestins ! » Face à leurs responsabilités, les plates-formes disruptives baissent pavillon tandis que la profession de taxi bénéficie d’un regain d’attractivité, comme en témoignent les inscriptions au premier examen commun aux deux activités.

Les taxis ont annoncé l’organisation de nouvelles actions démonstratives afin d’alerter des conséquences des contrefaçons sur l’accueil touristique comme sur l’économie de leur métier.
Le mors aux dents
Pour dénoncer la maraude illégale et sensibiliser l’opinion publique, les taxis parisiens se sont regroupés symboliquement gare du Nord. Préférant la clarté du message au nombre de chauffeurs, une intersyndicale composée de la CFDT, la CGT, Elite, Gescop, LMTS, Sud et Taxis de France a donné rendez-vous aux médias et, armée de pancartes explicites et de tracts bilingues français/anglais, est allée à la rencontre des voyageurs de la gare. Dénonçant dans la foulée la prolifération incontrôlée des triporteurs à pédales surnommés tuk-tuk, les taxis revendiquent la stricte application des lois encadrant le T3P, transport public particulier de personnes et envisagent de nouvelles actions démonstratives afin d’alerter des conséquences sur l’accueil touristique comme sur l’économie de leur métier.
Transition sous contrôle
Alors que de nombreux chauffeurs TPRP ou clandestins profitent de la période transitoire de mise en conformité accordée par la loi Grandguillaume pour poursuivre leurs agissements, les forces de police multiplient contrôles et procédures. Des « opérations d’éviction des contrevenants ont été conduites sur 3 jours » informait le 11 juin dernier le préfet délégué à la sécurité des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et du Bourget. L’objectif était de « mettre un terme aux stationnements anarchiques sur la bande d’arrêt d’urgence pénétrante de l’aéroport de Roissy CDG, majoritairement occupé par des VTC et clandestins en attente d’appel pour des chargements illicites ». Des dizaines de contraventions ont pu être dressées et les forces de l’ordre ont annoncé la reconduction de ce type d’action en plus d’opérations « coup de poing » et la présence quotidienne des Boers. Sur le fond, une filière chauffeurs aux casiers judiciaires chargés et roulant grâce à des faux documents vient d’être démantelée et d’autres procédures sont en cours.

Gare du Nord (Paris). Préférant la clarté du message à la démonstration de force, l’intersyndicale organisatrice de l’action de sensibilisation de la clientèle avait donné rendez-vous aux médias.
Au bord de la rupture
Côté VTC, certains chauffeurs se félicitent de la réception des premiers macarons infalsifiables et inamovibles qui distinguent désormais leurs véhicules des contrefaçons de taxi. La « mise en retrait » pour raisons personnelles du PDG d’Uber, Travis Kalanick, ne suffira sans doute pas à redorer le blason de la multinationale et de ses homologues auprès de leurs actionnaires et chauffeurs partenaires qui commencent à douter sérieusement des promesses de rentabilité et de créations d’emplois. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les chiffres des inscriptions de la première session nationale de l’examen taxi-VTC nouvelle formule : c’est bien vers la profession de taxi, bénéficiant d’un regain d’attractivité, que s’est tournée la majorité des candidats. Sur 3459 inscriptions enregistrées pour les 9 régions de France, plus de 63 % se sont présentés pour devenir taxi !
HM