Volant la vedette, à l’occasion des vacances d’été, à leurs collègues des grands centres urbains, les taxis de Royan, en Charente-Maritime, montrent leur capacité d’adaptation à la demande saisonnière tout en maintenant la mobilité individuelle des résidents de leur territoire. Rencontre avec des chefs d’entreprise réactifs et volontaires.

Laurent Dayraut
En toute saison
« En basse saison, nous sommes des taxis ruraux dont le chiffre d’affaires repose sur le transport assis professionnalisé, entre 50 à 60 % de l’activité de nos entreprises, et nous devons prendre soins de nos clients hiver comme été », explique Laurent Dayraut, représentant FNAT des taxis de Royan. Mais pendant l’été, avec une population multipliée par 4, les taxis royannais doivent redoubler d’efforts. S’accommodant bon gré mal gré des nombreuses licences délivrées dans les petits villages limitrophes, ils soutiennent néanmoins l’esprit d’équipe afin de contenir la concurrence des VTC. « À la fois collègues et concurrents, nous devons travailler notre solidarité sur cette base », rappelle-t-il. Alors que les temps de trajet doublent pendant la période touristique, 9 des 15 taxis de la ville fonctionnent en central radio pour répondre au surcroît saisonnier.

S’inscrivant au registre des disponibilités, les taxis royannais participent à la modernisation de la profession.
Gagner en efficacité
« Regroupés, nous sommes plus réactifs », affirme Laurent Dayraut. Une qualité essentielle pour les sociétés d’assurances qui multiplient leurs interventions auprès des touristes concentrés sur la zone pendant la période, même si les réductions budgétaires se font sentir : réduction des distances de course et multiplication des déposes aux hôtels de proximité. « Les assistances favorisent les réseaux les plus réactifs. Notre regroupement nous permet de faire mieux avec moins de fatigue tout en inscrivant le taxi dans la mobilité en Charente-Maritime. Il est important d’avoir un dialogue cohérent avec le département pour faire face aux économies budgétaires ainsi qu’à la demande de mobilité d’une population vieillissante. Il nous faut trouver avec chaque donneur d’ordres un accord qui, tout en respectant ses contraintes, reste équilibré afin d’assurer la viabilité de nos entreprises. »
Taxi numérique
Acteurs de la réunion régionale sur le développement numérique de la profession qui s’est déroulée en avril dernier à La Rochelle, les taxis royannais planchent sur leur participation au registre de disponibilité des taxis. « Ce n’est pas une fin en soi mais nous ne pouvons passer à côté d’une solution qui améliore la qualité de service en facilitant notre contact par la clientèle », explique Laurent Dayraut. « Quelle que soit l’application choisie, il faut qu’elle se conforme à la réglementation taxi, notamment aux zones de prise en charge, et aux conditions d’agrément au registre des disponibilités. Si nous voulons que les règles soient respectées, il faut également nous-mêmes les respecter », poursuit-il. Trésorier du Groupement Départemental des Syndicats des Artisans Taxis de la Charente-Maritime – GDSAT 17, qui regroupe les organisations professionnelles taxi présentes dans le département, Laurent Dayraut invite tous les chefs d’entreprise de taxi à s’adapter à cette évolution. « Inutile d’être frileux face à cette modernisation. Les applications sont une passerelle numérique entre taxis et clients. Conjointement à notre effort d’équipement et de mobilisation auprès du registre, nous attendons des applis qu’elles développent une dynamique auprès de la clientèle. »
HM