« Il n’y a pas de plus juste prix que celui du compteur ! » ; « De plus en plus de clients choisissent un VTC pour leurs trajets aéroports et le taxi pour les courses intra-muros. Il est urgent de moderniser nos prix ! »… Malgré quelques vifs échanges en station, chauffeurs et organisations professionnelles tombent au moins d’accord sur un point : il n’y a pas de facturation plus équitable que celle du taximètre. Néanmoins, face à la concurrence agressive des applications smartphone VTC et dans sa volonté de cadrer les activités de transport individualisé des personnes, le gouvernement semble décidé à mettre de côté l’un des principaux attributs du service taxi.
Une volonté politique
« L’utilisation des taxis vers ou depuis l’aéroport sera facilitée : au 1er janvier 2015, les taxis et bus bénéficieront d’une voie réservée sur l’autoroute A1 qui relie Roissy et Paris. À cette même date, en concertation avec les organisations concernées, un forfait taxi devra fonctionner pour le trajet aéroport-centre-ville », avait déclaré fin avril 2014 Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, lors d’une visite à l’aéroport de Roissy. Depuis, plusieurs réunions entre les organisations professionnelles du taxi parisien et les pouvoirs publics ont été organisées et les voies dédiées bus/taxi en redescente des plates-formes aéroportuaires devraient être effectives à la fin du mois.
Compteur for ever !
Revendiquant l’équité de la tarification horokilométrique, l’ensemble des organisations professionnelles parisiennes et nationales a réaffirmé son attachement au taximètre et a alerté le gouvernement sur l’efficacité de la mesure. Vent debout contre ce dispositif, la CGT-Taxis refuse catégoriquement le projet. « Est-il normal qu’un client partant du terminal 1 (CDG) et se rendant porte de la Chapelle paie le même prix que celui venant du 2G (CDG) et se rendant porte de Saint-Cloud ? Est-il normal qu’un chauffeur qui travaille un dimanche ou la nuit gagne la même chose qu’un chauffeur de jour et en semaine ? » dénonce-t-elle sur son site web. Toute aussi véhémente, la CFDT a lancé une pétition pour manifester son désaccord.
Pression marketing
« Nous ne pouvons plus raisonner comme avant. Nos tarifs sont illisibles pour notre clientèle. Les touristes réservent aujourd’hui de la prise en charge à domicile jusqu’à la carte d’accès à l’hôtel. Toutes les prestations sont présentées par des offres forfaitaires et le transfert de l’aéroport est un moment clef dans l’organisation de nos clients. Nous devons nous adapter aux nouvelles demandes des consommateurs qui préfèrent un prix garanti même s’ils risquent de payer plus cher ! », rappelle Mahécor Diouf, président de SUD-Taxis. « C’est une chance de récupérer la clientèle perdue. Cela coupera l’herbe sous le pied de la concurrence et imposera un tarif qui fera référence au niveau international. À New York, le transfert aéroport est de 56 $ (52,7 €) pour une course de 20 km », explique Nordine Dahmane, secrétaire général de FO-UNCP. Participant au débat qui anime les taxis parisiens sur le sujet, l’UNTP a proposé l’organisation d’une réunion plurisyndicale le 20 avril prochain. À suivre.
HM