Archaïsme des taxis, centraux radio contre taxis de rue… Allant à l’encontre des idées reçues, les professionnels parisiens ont fait preuve une nouvelle fois d’unité pour défendre les bornes et stations de la capitale et proposer à la municipalité des solutions innovantes afin de moderniser leur activité au profit des chauffeurs et de leur clientèle.

« Paris Taxis »
Une réunion a eu lieu le 8 décembre à la Mairie de Paris, réunissant le maire adjoint en charge des transports C. Najdovski, et plusieurs syndicats. Alors que l’application smartphone lancée par la Mairie peine à décoller, les syndicats de chauffeurs présents (FTI75 représentée par A. Senbel, la CSAT et l’UTP) ont reçu un soutien de poids en la personne du…  Syndicat professionnel des centraux radio-taxi de Paris ! Chiffres à l’appui, les centraux ont démontré à l’élu chargé des Transports qu’une large majorité de la clientèle privilégiait encore les anciennes méthodes : 80 % des commandes sont passées par téléphone contre 20 % seulement au profit des applis smartphone et des sites web. « Supprimer les bornes reviendrait donc à mettre à l’écart toute une partie de la population parisienne du service taxi », affirment Serge Metz (SCR) et Gilles Boulin (Gescop).
Des repères indispensables
Les bornes vertes constituent un élément familier du paysage parisien. Familier, donc facilement identifiable par la clientèle. Leur substituer un mobilier urbain directement imité des abribus leur ferait perdre une bonne part de leur visibilité… ce qui irait à l’encontre de tous les efforts consentis depuis plusieurs années par l’ensemble des acteurs du secteur, notamment en matière de lumineux. En outre les taxis redoutent que ce démantèlement ne soit que le prélude à une réduction drastique du nombre de leurs stationnements réservés, pour lesquels ils s’acquittent pourtant d’une taxe annuelle qui rapporte environ 1M € à la Mairie ! Qu’on en juge : en 10 ans, de 2001 à 2011, le nombre de stations a diminué de 10 % et, surtout, celui des places en station de 20 % ! « Un taxi pour l’avenir, des emplois pour la France » soulignait cet aspect fondamental de l’activité : « Le droit de stationner sur la voie publique est une caractéristique essentielle du taxi. Le maintien d’espaces suffisants pour travailler dans de bonnes conditions est indispensable. » Certains ont sans doute estimé que la disgrâce politique de son rapporteur – Thomas Thévenoud – leur permettait de s’affranchir de ses recommandations…
Force de propositions
Les participants à cette réunion ne se sont pas arrêtés là et et en ont profité pour rappeler plusieurs solutions constructives et réalisables proposées début 2014 afin de renforcer la qualité de service, notamment en matière de circulation. Saluant la volonté du maire-adjoint « d’améliorer les infrastructures permettant aux taxis de travailler, notamment [sa] volonté de créer de nouveaux couloirs de bus et de réaménager le plan de circulation des taxis dans les grandes gares parisiennes », ils lui ont soumis plusieurs propositions – plus d’informations – dont nous retiendrons ici deux d’entre elles : tout d’abord celle d’aménager des « pénétrantes » afin de faciliter l’accès du Paris intra-muros aux taxis et véhicules prioritaires ; celle enfin de transformer la commission taxi – qui regroupe actuellement la préfecture de police, les services de la voirie et la Mairie de Paris et qui convoque une à deux fois par an les professionnels – en un véritable groupe de travail associant les taxis à l’évolution du secteur. Un enjeu capital(e)… Une première réunion invitant l’ensemble des organisations professionnelles du taxi parisien est prévue le 19 janvier prochain pour permettre – peut-être enfin -,
d’améliorer concrètement le service taxi en travaillant sur la circulation et la mise en relation avec le client sur la voie publique.

LT