C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Alors qu’Uber a été condamnée le 16 octobre dernier par le tribunal correctionnel de Paris à 100 000 euros d’amende pour avoir présenté UberPOP comme du covoiturage et que son application smartphone est interdite dans de nombreux pays, le tribunal de commerce a décidé, vendredi 12 décembre, de ne pas sanctionner ce service de « covoiturage rémunéré ». Inquiets – et on le serait à moins –, les taxis ont donc organisé, ce lundi 15 décembre à Paris, une mobilisation de contestation. De nombreux chauffeurs ont ainsi répondu à l’appel de l’Association Taxis de France, de la FTI75, de l’AFT, du CTP, du SACTTSRU et de Sud Taxi à manifester contre « le travail illégal ». Bonne nouvelle, le gouvernement semble avoir pris la balle au bond. Dès les premières heures de la matinée, le porte-parole du ministère de l’Intérieur annonçait que les applications UberPOP et consorts seraient interdites, mettant en garde les consommateurs des risques de l’utilisation de ce type de service : non-contrôle des conducteurs, défaut d’assurance… « Libérer les énergies, ce n’est pas la loi de la jungle. Il faut rassurer les taxis, ceux qui manifestent comme ceux qui ne manifestent pas », ajoutait Manuel Valls à Dijon en milieu de matinée lors de sa conférence de presse dans le cadre du contrat de plan État Région. Après avoir concédé à une mutation de leur activité pour mieux équilibrer leur concurrence avec les VTC et malgré un contexte économique pesant, les taxis travaillent à la modernisation de leur profession. Tout en restant loyaux à leurs engagements, ils ont montré aujourd’hui leur capacité à réagir. Et si la nouvelle année juste commencée, le besoin d’une démonstration de mobilisation nationale se faisait sentir, il est à croire que son ampleur en ferait griller les compteurs !

Hélène Manceron