Franc succès pour la dernière édition du Mondial de l’auto qui reste le premier salon automobile au monde avec plus de 1,25 million de visiteurs, loin devant celui de Pékin. Mais au-delà des chiffres de la fréquentation, ce qu’il faut retenir du cru 2014, c’est un autre record, celui du nombre véhicules électriques. Au centre d’essais du pavillon 2, plus de 10 000 personnes ont pu ainsi s’initier à la conduite de modèles autrement plus excitants que la C-Zéro ou la Kangoo de l’édition 2012 : BMW i3, Renault Zoe et bien évidemment notre chouchou, la Tesla Model S !
Une dizaine de modèles à l’essai
Si l’on oublie les microvéhicules type Twizy et les exotiques comme le buggy America de Venturi, les constructeurs ont enfin offert au public des voitures électriques dignes de ce nom : BMW i3, e-Golf de VW, Mercedes Classe B Electric Drive, Renault Zoe, Nissan NV200 et Nissan Leaf, la 100 % électrique la plus diffusée dans le monde avec 135 000 exemplaires vendus. Certains visiteurs pourront même bientôt prolonger le plaisir en s’offrant quelques heures supplémentaires de conduite chez le loueur allemand Sixt qui vient de nouer un partenariat de 6 mois avec BMW. Mais c’est sans conteste la Model S du constructeur californien Tesla qui a ravi tous les suffrages… et pourquoi pas ceux des taxis présents au Mondial ?
Tesla, le taxi de demain ?
Sorte d’ovni dans le monde de l’automobile, Tesla continue sa percée en Europe. Aux Pays-Bas, Schiphol, l’aéroport international d’Amsterdam, vient d’acquérir près de 200 Model S pour relier la zone aéroportuaire à la capitale. En France, l’expérience reste à l’échelle individuelle. Dans une série d’articles publiés par le Parisien, c’est un conducteur de VTC qui pavane et explique notamment comment il a dû adapter sa conduite pour prolonger l’autonomie de sa Tesla. Car ce sont bien les batteries qui font l’attractivité de Tesla Motors. En conditions réelles, on apprend que l’autonomie revendiquée de 500 km est en réalité plus proche des 400 km, mais peut atteindre les 600 km quand on ne dépasse pas les 50 km/h. On est quand même bien loin des pauvres 200 km offerts par la Nissan Leaf, la BMW i3 ou la e-Golf… et c’est tant mieux !
Question de stratégie
Coïncidence – ou pas –, c’est justement un constructeur chinois de batteries pour téléphones portables, qui ne s’est diversifié dans l’automobile qu’en 2003, qui vient de remporter l’appel d’offres lancée par l’ex-ministre des Transports de Bruxelles. 34 taxis électriques BYD e6 – BYD pour Build Your Dreams, « bâtissez vos rêves » –, des monospaces de 5 places, viennent ainsi rejoindre la quinzaine de Nissan Leaf déjà en circulation dans la Région-capitale. La force du 4e constructeur chinois est d’abord de s’attaquer aux flottes – qu’il s’agisse de bus, d’utilitaires ou de berlines – afin de s’épargner de coûteuses campagnes publicitaires, l’établissement d’un réseau dense et surtout de minimiser le défaut criant de bornes de recharge rapide. En Belgique, le surcoût d’un véhicule électrique est amorti au bout de 4 ans, selon nos confrères de La Libre Belgique. Force est désormais de constater que dans un espace urbain restreint, l’électrique est en passe de démontrer qu’elle est efficace et compétitive en terme d’entretien et de consommation face aux voitures thermiques.
LT