Si beaucoup de chauffeurs de taxi s’en remettent à un comptable, l’établissement du bilan annuel et du compte de résultat est un exercice incontournable. Obligation légale qui permet d’évaluer la santé financière de l’entreprise, la réalisation du bilan permet également d’attester de l’exploitation effective et continue de l’autorisation de stationnement. Faire l’impasse peut bloquer la cession de votre licence.
Passage obligé
Que ce soit pour les artisans, les sociétés de taxi et les locataires-gérants, la nécessité de tenir une comptabilité et de réaliser un bilan comptable annuel est une obligation légale. Le chef d’entreprise doit chaque année approuver les comptes de sa société et les déposer auprès du greffe du tribunal de commerce. Le non-dépôt des comptes annuels auprès du greffe fait l’objet de sanctions, entre autres une amende de 1 500 €. Les artisans qui dépendent des Chambres de Métiers et de l’Artisanat doivent quant à eux veiller à ce que le résultat de leur exercice soit déposé aux services des impôts. Qu’il soit artisan ou en société, l’entrepreneur taxi doit transmettre le bilan comptable de son exploitation, que l’on appelle alors liasse fiscale, aux services fiscaux.
Outil de pilotage
En plus d’être obligatoire, le bilan est fondamental pour bien gérer son entreprise, permet d’anticiper d’éventuelles difficultés financières et de programmer les investissements à venir. Établi généralement à la fin de l’exercice fiscal, le bilan récapitule les actifs de l’entreprise, ce qu’elle possède (biens, créances, trésorerie) et le passif, ce que doit l’entreprise (comptes courants, dettes). Il permet de répondre à des questions essentielles pour piloter son entreprise : niveau d’endettement, autonomie financière, suffisance de la trésorerie pour faire face à d’éventuels aléas, etc. Enfin, le bilan est un outil indispensable pour obtenir des financements. Il est, sauf pour les débutants dans la profession, systématiquement demandé par les banques.
Artisans loueurs
Nombreux sont les loueurs qui s’affranchissent de l’obligation de faire un bilan lorsque leur autorisation de stationnement est exploitée par un locataire-gérant. Une fausse économie qui génère de nombreuses procédures devant les tribunaux. Pourtant, l’obligation perdure ! « Cela fait plus de 15 ans que j’ai mis ma licence en location-vente. J’ai changé deux fois d’acheteur. Arrivé au terme du contrat, le transfert a été refusé par la préfecture car l’organisme en charge de la gestion n’avait pas établi de bilan annuel. Mon acheteur a saisi le tribunal », témoigne un chauffeur retraité auprès de Diane Mathé, directrice de Gestax. En effet, même si l’activité est maigre, voire en déficit, le chiffre d’affaires indiqué au bilan de l’entreprise permet d’attester d’une exploitation effective et continue de l’autorisation par son détenteur, élément indispensable à la cession de l’ADS.
HM










