Réunie en congrès les 3, 4 et 5 octobre à Vitré en Bretagne, la Fédération nationale des taxis indépendants a réaffirmé ses objectifs. Déterminés à remettre en cause la nouvelle convention pour le transport conventionné de malades par l’Assurance maladie ainsi qu’à lutter contre la concurrence déloyale des plateformes VTC, les participants ont témoigné de leur volonté d’impulser un nouvel élan à leur organisation professionnelle. Magaly Bazire, présidente, partage les ambitions de la fédération.
Comment s’est déroulé le congrès 2025 de la FNTI ?
Ce congrès avait une grande importance pour nous. Il s’est très bien passé car nous avons pu échanger sur tous les thèmes essentiels qui préoccupent la profession, exprimer notre volonté de changement sur le fonctionnement de notre fédération et exposer les nouvelles lignes directrices que nous souhaitons suivre. Depuis plusieurs mois, la FNTI a subi des coups durs et des coups bas mais, malgré cela, le combat pour notre métier est resté la priorité de notre organisation professionnelle comme en témoignent plusieurs actions en cours. Aujourd’hui, la FNTI connaît un nouvel élan d’énergie grâce à l’élection de 7 nouveaux membres au comité directeur, très investis et plus motivés que jamais pour défendre les intérêts de la profession.
Quelles sont vos priorités ?
La lutte contre la concurrence déloyale et contre les pratiques illégales au sein de l’écosystème du T3P ainsi que le transport de malades assis demeurent nos priorités. Nos marges de manœuvre sur le transport conventionné sont restreintes du fait d’une politique dictatoriale, de décisions sans accord commun de l’Assurance Maladie et ce, malgré des mobilisations exemplaires qui resteront marquées dans les esprits. Nous continuons le combat et demandons la suspension immédiate de cette convention qui engendrera de graves dommages collatéraux. Depuis début juin, nous avons entamé avec d’autres fédérations une procédure contentieuse devant le Conseil d’État contre les ministères et la CNAM sans préjuger d’autres modes d’actions – politiques, syndicales – qui pourraient s’imposer. Concernant les plateformes VTC, nous avons obtenu des avancées notables mais encore loin d’être suffisantes pour régler le problème de la concurrence déloyale. À ce jour ont été publiés un arrêté le 24 juillet 2025 relatif à la signalétique des VTC, deux arrêtés le 6 août 2025 relatifs aux justificatifs de réservation préalable applicables l’un aux VTC et l’autre aux taxis, une doctrine concernant l’utilisation de la voie publique ainsi que la liste des centrales de réservation communiquée sur la page internet du ministère des Transports ce début octobre. Nous continuons les travaux et nous allons être entendus par le Sénat prochainement dans le cadre du projet de loi relatif à la lutte contre les fraudes sociales et fiscales afin de tenter de mettre fin aux sociétés de rattachement, ce qui permettrait de rééquilibrer le marché en empêchant les plateformes de pratiquer des prix trop bas.
Quelle dynamique souhaitez-vous engager pour la profession ?
À la FNTI, nous avons conscience que le métier de taxi traverse une période particulièrement difficile. Les artisans font face à une double pression : d’un côté, une nouvelle convention CPAM qui fragilise les revenus et, de l’autre, une concurrence déloyale des VTC qui nuit à l’équilibre du secteur. Notre priorité est de redonner confiance et perspectives aux artisans du taxi, un métier essentiel mais trop souvent fragilisé par les évolutions économiques et réglementaires de ces dernières années. Nous souhaitons impulser une nouvelle dynamique pour défendre les taxis. Nous souhaitons une revalorisation du métier en défendant des conditions de travail justes, une réglementation équitable face à la concurrence déloyale et une meilleure reconnaissance du service au public que représente le taxi. Notre ambition est claire : protéger, moderniser et valoriser le métier de taxi.
Propos recueillis par HM

De gauche à droite (debout) : Mohamed Baassini, Zaubert Aissat, Clémence Roussel, Soulimane Babya, Eric Roulière Laumonier, Jean Louis Taxi, Armelle Lamblin, Abdelatif Grine, Bilal Bouammar, Didier Picard.
De gauche à droite (assis), le bureau : Paul Durin secrétaire général, Mahyar Motamedi vice-président, Magaly Bazire présidente, Julien Deville vice-président , Romaric Thibaut trésorier. ©FNTI









