Alors que s’annonce la Journée internationale des droits des femmes 2025, nous tenons à dénoncer comme discriminatoire le développement par les plateformes VTC des services de transport réservés aux femmes. « Uber by women », « Women for women » chez Bolt, lancés à grand renfort médiatique fin 2024, proposent aux femmes d’être conduites par des femmes au prix d’un temps d’attente plus élevé. Les femmes ne seraient que des proies et les hommes des prédateurs incurables.
Stigmatisés par leur sexe, ils seraient moins dignes de confiance, plus susceptibles d’être une menace, ce qui est une généralisation injuste. Ces initiatives et leur engouement médiatique sont les stigmates d’une société qui abandonne l’égalité homme-femme et la mixité. Au prétexte de garantir la sécurité des passagères, cette restriction à des conductrice féminines crée une distinction qui repose uniquement sur le genre. Ce type de pratique ouvre la porte à toutes autres formes de ségrégation. Les plateformes lanceront-elles des services dédiés LGBT ou en fonction de l’origine, de l’appartenance vraie ou supposée à une ethnie, de l’âge, de caractéristiques génétiques de leurs passagers et de leurs conducteurs ? Alors que les jeux Paralympiques ont donné un coup de projecteur sur la nécessité d’une ville inclusive, l’initiative des plateformes VTC est une régression. Est-ce une mesure en réponse aux nombreuses exactions et violences commises par de trop nombreux conducteurs de VTC dont les victimes, femmes ou hommes, se sont révoltées sous la bannière #UberCestOver ? Si l’objectif poursuivi est la sécurité des personnes, seules l’éducation et la formation des conducteurs peuvent permettre l’évolution des mentalités. De même la répression et le contrôle des conducteurs sont essentiels pour marquer les limites des comportements individuels. Les plateformes ne devraient-elles pas plutôt améliorer leur sélection et arrêter d’entretenir le turn-over de chauffeurs ayant eu leur examen dans une pochette-surprise ? Au lieu de développer un merchandising segmentaire, les plateformes seraient bien avisées d’investir dans le SAV car les contacter pour quelque raison que ce soit reste généralement mission impossible. Les taxis ne sont pas exempts de mauvais éléments mais la brèche dans laquelle ils peuvent s’infiltrer est mince. La communauté professionnelle est exigeante car les clients de l’un peuvent être les clients des autres. Les centraux radio, le major en tête, surveillent étroitement les retours passagers pour garantir une fiabilité au bénéfice des chauffeurs, hommes et femmes, qui leur sont affiliés. Les chauffeurs de taxi sont les clients des plateformes dédiées qui se doivent de faire respecter la fiabilité collective. À l’inverse, les conducteurs de VTC se sont que les tâcherons de leurs plateformes.
Pour lutter contre les violences familiales, les préfectures ont mis en place des dispositifs pour exfiltrer les victimes. Les chauffeurs de taxi y participent afin d’aider les femmes victimes de violences conjugales à se rendre dans un lieu sûr, comme un centre d’hébergement, une maison d’accueil ou un commissariat. Qu’ils soient hommes ou femmes, les chauffeurs de taxi participant à ce dispositif aident les victimes à fuir une situation dangereuse ou abusive. Le professionnalisme n’a pas de sexe !
Fathi, Hélène et Renée
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