De retour à la gare, notre taxi arrive pour venir nous chercher. Clients habituels, nous échangeons avec ce fidèle lecteur sur les articles des précédents numéros : inquiétude sur le résultat des négociations sur les transports conventionnés, conflits entre taxis et VTC ubérisés, nouvelles modalités d’obtention de détaxe… « De quoi parlerez-vous dans le prochain ? », me demande-t-il. « En préparation du 8 mars de cette année, nous donnerons la parole aux femmes chauffeures de taxi. » « Ah oui ! C’est vrai que c’est la fête des femmes », me répond-il. Non, le 8 mars 2025 n’est pas la fête des femmes mais la Journée internationale des droits des femmes. Ni une journée à thème, ni une commémoration mais une date symbolique pour faire le point sur les avancées et les régressions de l’égalité entre les femmes et les hommes : écarts de salaires, temps de travail, retraite, violences sexistes et sexuelles, prise en charge des tâches domestiques et familiales…
À l’appel du collectif Grève féministe et de plusieurs syndicats, des manifestations contre les inégalités sont programmées dans tout le pays. Cette grève rappelle les combats qui sont encore à mener et alerte sur les atteintes aux droits des femmes qui s’amplifient partout dans le monde, notamment dans les pays où les extrémistes arrivent au pouvoir et où la guerre fait rage.
Dans le taxi, la féminisation progresse mais si le métier est structurellement égalitaire, les préjugés sociaux freinent encore la mixité. Pourtant, n’en déplaisent aux clichés sur les femmes au volant, les statistiques montrent que ce sont bien les hommes qui sont à l’origine de 84 % des accidents mortels. Heureusement, les progrès technologiques ont permis de faciliter et optimiser le travail, et ce n’est pas la peur de l’indépendance qui freine la gent féminine : 55 % des créateurs d’entreprise sont des femmes. Côté salariat, la loi pour l’égalité professionnelle femmes/hommes oblige les entreprises de plus de 50 salariés à assurer cette égalité depuis 2012. Certaines, comme G7, se sont donné pour objectif d’avoir
10 % de femmes au sein de leur flotte dans les prochaines années. À noter pour les candidates, le compteur assure une égalité de rémunération, conduire un véhicule ne demande plus une force physique particulière, l’affiliation aux centraux radio et le développement des paiements dématérialisés ont largement sécurisé la profession.
Dans cette édition, la parole est à celles qui font le métier : chauffeures, cheffes d’entreprise, représentantes d’organisation professionnelle et clientes.
Hélène Manceron
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