Si le renouvellement de la convention pour le transport de malades est une source d’inquiétude pour les taxis de Charente-Maritime comme pour l’ensemble de leurs collègues de l’Hexagone, la concurrence illégale des VTC mobilise actuellement les chauffeurs du département. Le bureau du Groupement syndical des artisans taxis de la Charente-Maritime – GDSAT 17 – nous explique les raisons de leur colère.

Des provocations à la révolte
Destination touristique de renom, la Charente-Maritime a aiguisé l’appétit des plateformes VTC. À l’approche de la saison estivale, Uber comme Bolt avaient battu le rappel pour recruter de nouveaux chauffeurs et annoncé médiatiquement leur déploiement sur le département. Travaillant à la qualité de leur service ainsi qu’à l’accueil des estivants, les taxis du département ne s’étaient au premier abord pas inquiété de cette nouvelle concurrence jusqu’à ce qu’ils subissent les agissements illégaux de leurs rivaux. Dénonçant la maraude électronique de plusieurs chauffeurs de VTC, ils avaient alerté les autorités publiques des risques de dérives lors de leur mobilisation contre l’avenant tarifaire imposé par l’Assurance maladie au début d’année 2024.
Opération coup de poing
Les agissements illégaux des VTC perdurant notamment à l’aéroport de Laleu qui dessert La Rochelle et l’Île de Ré, à la gare de La Rochelle et en centre-ville, le ras-le-bol a gagné les taxis du département. Le 20 septembre dernier, 28 taxis, syndiqués et non syndiqués, ont réalisé une action coup de poing. Se connectant à l’application, ils ont pu surprendre plusieurs VTC en flagrant délit de maraudage électronique. Leur mobilisation, relayée par les forces de l’ordre et l’intervention du commissariat de La Rochelle, a mis au jour les pratiques illégales de leurs concurrents. À la suite de cette intervention, les membres de la commission locale T3P ont remis le 9 octobre un document détaillé sur la réglementation T3P, les jurisprudences et les obligations des différents acteurs du transport public particulier de personnes au préfet de la Charente-Maritime qui s’est montré particulièrement à l’écoute. De fait, le 4 novembre, les forces de l’ordre ont de nouveau procédé à des contrôles et ont eu la surprise d’immobiliser pas moins de 5 VTC. Méprisant l’obligation en matière de véhicule, un VTC a été contrôlé au volant d’une Golf arborant de faux macarons, un autre conduisait un véhicule étranger muni de fausses plaques, un autre encore a terminé la journée en garde à vue pour conduite malgré l’annulation administrative de son permis de conduire…
Pour le respect de la réglementation
« Nous réclamons la simple application de la réglementation T3P », témoigne le bureau du GDSAT 17. « La complicité des plateformes est flagrante car elles ne vérifient pas la légalité des VTC affiliés », déplore-t-il. Tandis que le préfet et la commissaire générale de la police se sont engagés à diligenter des actions ciblées pour préparer la prochaine saison estivale, tout en prévoyant une formation de leurs agents à la réglementation T3P afin de faciliter leur action, la mobilisation des taxis de Charente-Maritime a alerté la DGCCRF qui envisage des interventions face au détournement de la réglementation par l’exercice de sous-traitance de la part des VTC. Malgré les menaces de représailles par les VTC contrevenants, les taxis du département se félicitent de la réactivité et de la considération dont ont témoigné les forces de l’ordre. Dans l’attente de la sanction judiciaire de leurs concurrents aux agissement illégaux, les taxis se sont engagés à une irréprochabilité de service.
Propos recueillis par HM








