Mobilisation pour le transport conventionné

Depuis décembre 2023, le torchon brûle entre l’Uncam et les fédérations de taxi. Le 19 février dernier, l’UNT a initié une manifestation. Ce lundi 4 mars, la FNAT et la FNDT appellent à leur tour leurs adhérents à se mobiliser. Dénonçant les conditions tarifaires imposées dans la convention 2024 et face à l’enjeu des négociations de la convention 2025-2029, les taxis de nombreux départements se préparent à converger vers la place du Trocadéro à Paris.

Une augmentation mécanique
Si l’Assurance maladie justifie sa stratégie par une augmentation du budget alloué aux transports de malades par taxi, il est à rappeler que les taxis ne sont pas prescripteurs de ces transports. En effet, cette prise en charge est décidée par le médecin en fonction du besoin de son patient. De plus, de nombreux facteurs multiplient mécaniquement la demande de transports conventionnés. Le vieillissement de la population est un fait mais les politiques de santé sont un accélérateur : la délocalisation des plateaux de soins, le développement de l’hospitalisation à domicile et de la prise en charge ambulatoire pour de nombreuses pathologies, la politique d’hospitalisation de jour, le dépistage précoces des cancers… Pour maîtriser ses dépenses, l’Assurance maladie organise elle-même la pénurie de taxis conventionnés. Leur nombre est contingenté et une carence de trois ans est imposée à toutes nouvelles licences. Trouver un taxi conventionné disponible est un défi pour chaque malade et les plus de 600 licences créées à Paris pour le transport de personnes à mobilité réduite dans le cadre des jeux Olympiques et Paralympiques 2024 ne seront pas conventionnées. Les personnes atteintes de handicap pourront participer aux festivités mais pas se faire soigner !
Des entreprises fragilisées
Pourtant l’Assurance maladie impose déjà des conditions tarifaires qui lui sont favorables. Depuis 6 ans, les tarifs sont gelés. Outre cette décorrélation des tarifs sur les tarifs préfectoraux, la profession a d’ores et déjà consentie des remises. De plus, effectuant un contrôle a posteriori des transports, la Caisse peut reprendre son paiement jusqu’à 3 ans… En France, la profession de taxi représente 65 000 licences exploitées par 35 000 entreprises qui emploient 30 000 salariés. Alors que les charges d’exploitation ont augmenté de 5,4 %, comment ces chefs d’entreprise peuvent-ils financer l’augmentation des salaires de leurs salariés ? Le Premier ministre a beau vouloir « désmicardiser » le pays, les salariés du taxi ne risquent pas de sortir de l’ornière. Même impasse pour les chefs d’entreprise taxi face aux impératifs de la transition énergétique. Si l’on rajoute la concurrence déloyale des VTC, la pression monte à tous les étages de la profession. Dans leur communiqué, la FNDT et la FNAT demandent « la reprise immédiate de la feuille de route établie en 2020 pour laquelle nos instances gouvernementales nous laissent toujours sans réponse » ainsi que l’organisation urgente « d’une table ronde de l’ensemble des ministères en lien avec la profession et l’ensemble de nos fédérations ».

HM

Participez à la pétition de soutien aux taxis conventionnés
À l’initiative de la FDT49 affiliée FNDT

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