Bien que de nombreux professionnels du tourisme s’inquiètent des répercussions des émeutes de ce début juillet sur la fréquentation touristique de l’Hexagone, l’affluence en gares et aux aéroports – comme les baromètres spécialisés – annoncent une saison positive pour la destination France. Mais alors que les juillettistes arrivent sur leurs lieux de villégiature, la concurrence entre taxis et transporteurs de tout poil s’exacerbe. Préparant déjà la rentrée de septembre, la préfecture de police de Paris communique sur les modalités de renouvellement de la commission locale T3P de Paris et de la petite couronne. Quant aux taxis lyonnais, le dialogue semble avoir repris avec la Métropole du Grand Lyon.
Coup de chaud sur les clandos
Préparant les JOP de Paris qui s’ouvriront l’année prochaine, le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a communiqué sa feuille de route d’orientation de l’action judiciaire concernant l’aéroport d’Orly. En réponse aux infractions commises sur le site, le procureur de la République de Créteil, prévoit d’« adapter la réponse pénale dans le sens de la dissuasion et de l’éviction de ceux qui porteraient atteinte (…) à la sécurité, la sûreté et la tranquillité de l’aéroport ». Dans le viseur, la protection des pistes, la lutte contre le trafic de stupéfiants ainsi que la lutte contre les transporteurs clandestins. Après la conduite d’opérations de contrôle et le projet d’installation d’une antenne de police à la tour Eiffel, la préfecture de police de Paris a mené une nouvelle opération contre les tuk-tuks qui prolifèrent place de la Concorde. En avril dernier, une trentaine d’entre eux avaient été retirés de la circulation. En ce début de période estivale, c’est 14 véhicules qui ont été mis en fourrière. Sur les réseaux sociaux, la mairie du 8e arrondissement et la préfecture de police ont rappelé aux éventuels clients la dangerosité de ces véhicules pour leur sécurité. Dans de nombreux spots touristiques de l’Hexagone, les taxis dénoncent d’ores et déjà l’arrivée de nombreux chauffeurs se présentant comme VTC. Sur la Côte basque, Uber a lancé une offre éphémère afin de « permettre aux touristes et aux locaux de se rendre à la plage, au restaurant et en soirée, sans avoir à prendre sa voiture ». Jean-Marie Tourré, président de l’Union nationale des taxis du 64 a relevé le défi : « C’est à nous d’être performants ! »
Tensions à Lyon
Face au projet de la Métropole du Grand Lyon d’augmenter le nombre de taxis par la création de nouvelles ADS (à renouvellement tous les 5 ans et non cessibles comme le prévoit la loi Thévenoud du 1er octobre 2014), les organisations professionnelles départementales ont organisé une manifestation le 27 juin dernier. Mobilisant plusieurs centaines de chauffeurs devant le siège de la Métropole où se tenait un conseil, ils ont pénétré en force dans l’enceinte du bâtiment pour prendre la parole devant les élus. Reprenant le dialogue, la FTI69, la MTR, l’UNT69, la CSL, Wimova, Taxi Radio et Allo Taxi ont été reçus ce 5 juillet par les services de la direction des mobilités de la Métropole afin d’échanger plus sereinement sur la situation économique de la profession et l’impact de la création de licences sur l’activité. Les organisations professionnelles ont remis un dossier détaillé qui dénonce une dégradation de leur activité depuis 10 ans. Il a été décidé d’organiser un groupe de travail aidé par un bureau d’étude mandaté par la Métropole. « Une première réunion de travail est destinée à objectiver l’évolution de l’offre et de la demande de transport public particulier de personnes à Lyon. Elle sera la première d’une série consacrée à l’évolution des besoins de transport individuel avec chauffeur et la manière dont les taxis peuvent y répondre. Le travail collectif qui s’engage doit permettre de dépasser les antagonismes de court terme pour développer un métier qui a toute sa place dans la politique des mobilités de la Métropole de Lyon », a déclaré la Métropole. De prochaines réunions sont projetées à partir de septembre prochain.
HM
Communication de la préfecture de police de Paris :
Renouvellement de la commission locale T3P de Paris et de la petite couronne – CLT3P
Le décret « gouvernance » n° 2017-236 du 24 février 2017 a institué dans chaque département des commissions locales consultatives compétentes pour l’ensemble du secteur des transports publics particuliers de personnes (taxis, voitures de transport avec chauffeur VTC et véhicules motorisés à deux ou trois roues VMDTR). Ces commissions comprennent notamment un collège de représentants de l’État, un collège de représentants des collectivités territoriales, un collège représentant les organisations professionnelles et un collège représentant les consommateurs.
Plus qu’une instance de dialogue, elle permet aux professionnels de donner leur vision et d’être force de proposition sur les conditions d’exercice des métiers du T3P, sur l’évolution du marché et de la réglementation, de l’économie et l’état de l’offre du secteur, la formation des conducteurs etc. La CLT3P siège également en formation disciplinaire, toujours paritaire, pour formuler des avis au profit de l’autorité de sanction, en ce qui concerne un grand nombre d’écarts à la réglementation qui peuvent conduire jusqu’à la radiation professionnelle. Elle est enfin au cœur des débats sur l’avenir de la profession, la délivrance des licences de taxi, ou bien l’adaptation aux besoins de la société, notamment pour les services aux personnes porteuses d’un handicap.
Son organisation est assurée par le bureau des taxis de la sous-direction des déplacements et de l’espace public, au sein de la préfecture de police de Paris.
Pour la zone constituée de Paris, des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et des parties de Seine-et-Marne et du Val-d’Oise situées sur les emprises des aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et de Paris-Le Bourget, une commission unique est instituée et présidée par le préfet de police. Le mandat des membres actuels, nommés pour 3 ans, arrive à son terme le 2 décembre 2023. Afin de préparer ce renouvellement et de déterminer l’audience des organisations représentatives des professionnels (taxis, VTC et VMDTR), conformément aux dispositions de l’article D.3120-29 du code des transports et des articles L. 2121-1 et L. 2151-1 du code du travail, qui prévoient des critères de respect des valeurs républicaines, d’indépendance, de transparence financière et d’ancienneté, les organisations professionnelles intéressées sont invitées à candidater sur la plateforme en ligne dédiée avant le 6 septembre 2023 à 23 h 59, délai de rigueur. Passé cette date, les demandes seront irrecevables.











