La capitale de la région Rhône-Alpes est une ville au dynamisme économique remarquable qui propose aux visiteurs et résidents un réseau de transport alternatif à la voiture particulière très efficace comprenant métro, tramway, bus, vélos en libre accès, voitures électriques en location de courte durée, etc. Côté taxi, 1 350 autorisations de stationnement sont exploitées sur les 24 communes de la zone de prise en charge des taxis lyonnais. Un exemple de complémentarité réussie entre taxis et transports publics décrypté par Pascal Wilder.
Toujours présents !
« En plus des stations, notre clientèle bénéficie de plusieurs interlocuteurs pour être mis en relation avec nos services », explique le président de la FTI69. « Il y a quatre grand centraux radio (Taxi radio, Allo taxi, Taxi lyonnais et Via taxi) et certains collègues ont rejoint les réseaux smartphone tels que Taxi Proxi, Taxiloc et Mob1 Taxi », ajoute-t-il. Côté concurrence, la dernière frasque d’Uber, qui voulait faire sa publicité en proposant les services de mannequins amateurs en guise de conductrices, est tombée à l’eau ! « Le plus important, c’est la condamnation du service d’UberPop. Il est essentiel que le client puisse être responsabilisé pour travail dissimulé », rappelle Pascal, qui souligne l’efficacité de l’équipe de la police des taxis de Lyon. Le taxi lyonnais a-t-il de beaux jours devant lui ? « J’en suis convaincu ! Il faut continuer sans cesse de dynamiser notre service. Nous avons connu la mode des voitures de location dont plus de 4 000 étaient en attente dans les gares et à l’aéroport. Là aussi, il a fallu beaucoup travailler pour faire jouer la concurrence en notre faveur. »
Intégrer l’innovation
Dans un Lyon où le « centre-ville sans voitures » semble faire recette, les taxis n’ont d’autre choix que de s’intégrer à la mobilité urbaine. En témoigne le prochain partenariat avec Onlymoov’, un service à succès du Grand Lyon qui informe de la circulation et de la disponibilité du réseau routier, des transports en commun ainsi que des « modes doux ». En projet également, une application smartphone municipale spécifique taxi qui informerait de la disponibilité des professionnels en station, ou encore l’équipement de ces mêmes stations en bornes électriques pour permettre la recharge aux chauffeurs de 100 % électrique (une dizaine d’entre eux souhaitent déjà s’équiper de Tesla). Les taxis lyonnais n’ont décidement pas peur de l’innovation ! Le président de la FTI69 déplore néanmoins « que la volonté des élus locaux soit autant entravée par une certaine inertie administrative. » Par ailleurs,
« les taxis font partie de la multimodalité que propose désormais la ville de Lyon mais le rapport de force est disproportionné face aux autres utilisateurs de l’espace public que sont les grands groupes de transports comme Keolis pour les bus ».
TAP en berne
Si les taxis d’agglo arrivent, même difficilement, à tirer leur épingle du jeu, « la situation risque de se compliquer pour de nombreuses entreprises de taxis ruraux », souligne Pascal Wilder. Seule la moitié des 1600 taxis du Rhône sont conventionnés car l’activité est freinée par une faible rentabilité du service : absence de tarif de nuit, tarifs forfaitaires délirants… « On ne peut ni vendre à perte, ni faire d’abus de tarif ! », dénonce-t-il. Bonne nouvelle, le système Pec +, qui s’ouvre désormais aux taxis, pourrait améliorer les rapports avec la CPAM. Ce logiciel permettra en effet de vérifier les droits des patients en fonction de leur prescription et éviter ainsi les rejets de dossiers pour des courses pourtant effectuées et qui restent généralement à la charge des taxis.
HM